J'appuie sur l'accélérateur. Les mains serrées sur le volant, j'ai l'impression d'être dans une réalité qui n'est pas la mienne. Je ne peux pas...non, je ne veux pas croire que cela ce soit réellement produit.Pitié! Faites qu'elle soit saine et sauve!
Une main se pose sur mon bras, me sortant de cet état d'hypnose.
— Ralentissez! Si nous voulons la retrouver, il faut que nous arrivions vivants.
À ses mots, je lève mon pied.
— Bien! Qu'est-ce que René a dit exactement? me demande Joyce, d'un ton qui trahit son angoisse.
— Britney s'est introduite par la fenêtre de leur salon.
Le simple fait de prononcer son nom me donne envie de vomir.
— Et Alice? Ils n'ont pas vu par où elle était partie?
— Non! Elle s'est enfuie. Les gardes du corps n'ont pas eut le temps de réagir.
Ça sert bien à quelque chose de les avoir engagé...
— Mais je ne comprends pas. Comment Britney a-t-elle pu savoir qu'elle était chez eux?
— Elle devait nous observer.
Cette simple idée me fait frissonner. J'imagine Britney, cachée quelque part en train de nous suivre.
Je m'en veux! J'ai été négligeant! J'aurais dû me douter qu'elle ne lâcherai pas l'affaire si facilement. Elle a sûrement entendu parler du festival et comprendre que c'était le meilleur moment pour attaquer et mettre ses plans à exécution.
S'il arrive quoi que ce soit à Alice, je ne me le pardonnerai jamais.
— Ok! Réfléchissez! Alice s'est peut-être réfugiée chez quelqu'un? De la famille, des amis?
— Je n'ai aucune famille et Michael n'habite pas dans le coin.
— D'accord...alors...
Je baisse les yeux. Joyce essaie de garder la face, mais je vois ses mains qui tremblent autant que les miennes.
Elle a conscience de l'enjeu. Elle sait que nous devons à tout prix trouver Alice les premiers, car Britney ne négociera pas. Son but est de tuer Alice et récupérer son héritage en acceptant le divorce. Point barre! Alors si l'occasion se présente, elle n'hésitera pas.
— Il n'y a pas un endroit où vous avez l'habitude d'aller?
Je réfléchis. Y'avait-il des lieux à proximité qu'Alice connaissait assez bien?
— On va parfois dans un magasin de jouets et je l'emmène presque tous les mercredis dans le parc de l'arrondissement, près de l'épicerie.
Depuis le temps qu'on s'y rends, Alice doit connaître les deux chemins par cœur.
— Bien! Je pense qu'on devrait commencer par là. Vous n'aurez qu'à me déposer à la prochaine rue. J'irai voir au parc de jeu et vous, au magasin.
Je suis perplexe quant à la proposition. Il fallait encore traverser plusieurs ruelles pour rejoindre le parc à pied. Mais d'un autre côté, si je dépose Joyce, je pourrais directement filer vers le magasin en voiture.
— Vous êtes sûre de vous?
La main sur la poignée et la ceinture détachée, Joyce attend déjà qu'on atteigne la rue pour sortir.
— Je ne suis sûre de rien, mais avez-vous une meilleure idée?
Je dois le reconnaître, ce sont les seuls lieux qui me viennent en tête. Et si Alice s'est enfuie, il y'a de fortes chances pour qu'elle soit allée dans un endroit qu'elle connaît.
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My Red
RomanceÀ vingt-six ans, Joyce décide de déménager à Paris afin de vivre de sa passion pour les livres. Mais lorsqu'elle arrive à la maison d'édition Dugas dans laquelle elle est censée travailler, Joyce reçoit un accueil glacial de la part du chef éditoria...