CHAPITRE 29

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Je sursaute en entendant la voix de Nicolas et jette un rapide coup d'œil par dessus mon épaule. À l'autre bout de la pièce, je le vois adossé à la porte.

— Vous l'avez battu?

— Je me suis contenté de suivre votre demande.

— Il n'a pas dû apprécier de perdre, fais-je remarquer en retrouvant un livre caché derrière une pile.

— Pas trop. Mais il a encore toutes ses chances contre Michael.

— Dommage.

    Quand il s'agit de mon frère, je peux devenir sadique. Et le voir perdre est une chose qui me procure beaucoup de joie dans la vie. Alors une défaite totale serait parfaite!

Je range un nouveau livre sur l'étagère en soupirant. Je viens de découvrir une saga entièrement mélangée. Le tome deux a prit la place du cinq qui a lui même prit celle du trois.

— Nicolas!

— Pardon?

Je me tourne vers la porte où est censé se trouver Nicolas. Je scrute la pièce et suis surprise de le voir à moins de deux mètres derrière moi.

— Je préfère que vous m'appeliez par mon prénom.

— Oh! Et bien...d'accord, dis-je en me replongeant dans mon rangement pour éviter son regard et occuper mon esprit.

J'ai du mal à m'imaginer en train de l'appeler ainsi. Il reste mon patron. Ça serait bizarre.

Le parquet grince, signe qu'il se rapproche de moi. Assez près pour que je sente les effluves de son parfum. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je suis plus que consciente de sa présence dans cette pièce qui paraît soudain minuscule pour accueillir deux personnes.

— Vous avez lâché le totem intentionnellement?

— Bien sûr que non! Je ne pensais pas que vous vous blesseriez, rétorque-je sans me tourner.

Je l'avais surtout lâché par réflexe.

Vous n'aviez qu'à pas me toucher la main aussi!

Ça avait été comme toucher un fil électrique: un minuscule contact suffisait pour traverser tout mon corps.

— Je pense que ce livre fait partie de cette étagère.

Voulant voir à quel livre il fait allusion, je pivote sur mes talons.

— Lequel?

Nicolas n'en tient aucun. Il se contente d'effectuer un pas en avant, faisant disparaître les quelques centimètres qui nous séparaient l'un de l'autre.

— Je ne sais pas. Je voulais juste que vous arrêtiez de fixer ce fichu meuble.

Je reste bouche bée et suis des yeux son bras qui se lève. Lentement, il remet une mèche qui s'était échappée de ma queue de cheval derrière mon oreille. Ce simple contact me fait frissonner.

Ses doigts glissent ensuite lentement le long de ma mâchoire et s'arrêtent sur mon menton. Je le regarde, à la fois perplexe et totalement perdue face à cette soudaine tendresse dans ses gestes.

— Que faites-vous? chuchoté-je, les yeux rivés aux siens.

Il est si proche de moi que son souffle se mélange au mien.

— Je ne vois pas pourquoi ma fille serait la seule à bénéficier de vos bisous magiques. Il faut bien guérir mon visage meurtri, répond-t-il en caressant ma joue avec son pouce.

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