CHAPITRE 36

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Samedi
10 décembre

    J'observe la robe posée sur mon lit depuis au moins dix bonnes minutes. J'avais déjà remarqué qu'elle était belle hier, mais bien dépliée, elle est vraiment magnifique! Le buste est serré et finit en pointe au niveau du nombril, ce qui rappelle la coupe en « V » du décolleté. Les manches quant à elles, sont longues et évasées, comme le bas de la robe qui est un peu plus long à l'arrière.

    Je dois au moins essayer.

    C'est ce que je me suis dis après plusieurs heures de réflexion. Ne me reste plus qu'à me lancer réellement.

Allez! Je peux le faire!

    Je souffle un bon coup et, après avoir rassemblé tout mon courage, me déshabille. La fermeture descendue au maximum, j'enfile la robe, passe mes bras dans les manches et ajuste le tout.

    Voilà!

    C'est fait.

    Je baisse la tête et passe mes doigts sur le satin. Le buste de la robe suit parfaitement mes courbes, si bien qu'il doit faire apparaître chacun de mes défauts. Le résultat devait être catastrophique.

    Je ne peux pas rester dans une telle tenue! Je ne ferai que me ridiculiser davantage et je pense avoir déjà eu ma dose pour ça.

    Décidée, je m'apprête à la retirer lorsqu'on sonne à la porte.

    Je me fige.

Il n'est pas encore seize heure, si?

    Je vérifie sur mon portable.

    Merde!

    Apparemment, j'ai pris plus de temps à me décider que je ne le pensais.

    On sonne de nouveau.

—Je...j'arrive! avertis-je, timidement.

    Je me dirige vers la porte et passe nerveusement mes mains sur le tissu pour le lisser avant de me décider à ouvrir.

— Bonjour! m'entends-je prononcer, gênée.

— Bonjour!

    J'invite Nicolas à entrer. Contrairement à moi, sa tenue lui va comme un gant. Son costume doit sûrement être taillé sur mesure et met parfaitement en valeur ses larges épaules.

    Il passe près de moi et je l'entend s'arrêter à quelques pas derrière, alors que je tente de me cacher du mieux que je peux en restant face à la porte que je referme.

    Je n'ose même pas me retourner par peur de voir sa réaction.

— Comptez-vous rester dans votre coin toute la journée?

    Je n'ai qu'une envie, prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir.

— Joyce?

    Finalement, je prends mon courage à deux mains et tourne lentement sur mes talons.

    Lorsque Nicolas me voit dans cet accoutrement, il ne prononce pas un mot. Il se contente de me regarder de haut en bas avec un visage inexpressif.

    Ça ne me vas pas! C'est sûr!

    Il n'ose sûrement pas dire tout haut ce qu'il pense de ce résultat catastrophique.

Mes bourrelets doivent former des montagnes russes au niveau du buste et mes hanches sont trop larges. Le début des manches qui sont serrées jusqu'aux coudes avant de s'évaser, laissent sûrement deviner mes bras potelés.

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