CHAPITRE 15

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Jeudi
24 novembre

    « Votre roman aurait totalement sa place chez nous. »

    Je n'arrive toujours pas à croire que ces mots m'ont été destinés, si bien que je me suis empressée de tout écrire dans mon journal pour exprimer le déferlement d'émotions qui m'envahit.

    Mon roman pourrait être édité!

    Bon certes, je dois retravailler la fin de mon manuscrit pour avoir une chance, mais c'est déjà un bon début. Car pour la première fois, Monsieur Dugas a complimenté mon travail et c'est une grande victoire.

    En espérant que cela continue.

    Je respire un bon coup. Il y'a des choses plus importantes à gérer aujourd'hui.

    Je traverse les allées de bureaux et me jette presque sur Céline, la faisant sursauter.

— Coucou! Tu te sens prête pour la présentation?

— Wooo! Doucement ma cocotte.

— Désolée! Je suis un peu stressée, lui avoué-je.

    Céline me dévisage, un sourire aux lèvres avant de rétorquer:

— Ah bon? J'avais pas remarqué.

— Ahah! Très drôle! grimacé-je en lui tirant la langue.

— Ne t'en fais pas. Je suis parfaitement prête!

    Céline se lève et m'offre une petite tape sur l'épaule.

— Allez! En route pour la mission séduction.

— T'emballes pas trop non plus, ricané-je dans le couloir menant à la salle de réunion.

    Sur place, une immense table ovale trône au milieu de la pièce pour accueillir tous les salariés. Beaucoup d'entre eux sont déjà assis, prêts à commencer. Les chaises près du grand écran sont toutes prises, si bien que Céline et moi n'avons d'autres choix que de nous installer vers le fond, dos aux grandes vitres qui donnent sur les toits de Paris. Nous attendons une bonne dizaine de minutes durant lesquelles j'harcèle Céline pour qu'elle me récite le texte que je lui ai préparé.

— Joyce! Tout va bien se passer, finit-elle par dire.

    Je la crois. Céline est dotée d'une assurance naturelle. Le problème, c'est moi. Je ne suis pas certaine de la qualité de mon projet. Il y a toujours des améliorations à faire.

    Au bout de dix minutes, Monsieur Dugas et une femme que je reconnais comme étant la sous directrice entrent dans la salle.

    Son plan cul!

    Si la rumeur est vraie, je comprends son choix. Cette femme a un corps de déesse. Une barbie humaine avec ses longs cheveux blonds relevés en un chignon impeccable et un sourire éclatant.

    Mon opposé total...

    Le silence tombe presque aussitôt lorsqu'ils ouvrent la porte. Ils passent tous les deux derrière nous et s'installent tout au bout de la table, non loin de nous.

    Maintenant, je comprends mieux pourquoi tous les collègues se sont empressés de s'asseoir à l'avant. Pour être le plus loin possible de lui! En ce qui me concerne, cela me dérange moins que je l'imaginais. Étant mon voisin, je commence à avoir l'habitude de sa présence, même si je m'en passerai bien pour certaines occasions.

    Les mains jointes sur la table, Monsieur Dugas est le premier à prendre la parole.

— Bonjour à tous! Comme d'habitude nous allons faire un point sur les différentes idées, nouveautés ou changements à apporter à notre maison d'édition pour l'améliorer. Quelqu'un veut-il commencer?

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