CHAPITRE 18

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Lundi
28 novembre

    Ce matin, je me lève un peu plus tôt que prévu. D'une part, pour préparer le petit déjeuner, et de deux, pour reprendre mes esprits. Le parfum de ce lit me donne des hallucinations inavouables que je préférerais oublier à tout jamais.

    Je profite du fait qu'Alice dorme encore pour aller chercher des vêtements chez moi. Le but est de trouver une tenue harmonieuse -contrairement à d'habitude-, et qui cache mes bourrelets -comme d'habitude.

    Après dix bonnes minutes, je me décide enfin. J'opte pour un pantalon noir droit et un pull col roulé vert sapin que je rentre à l'intérieur de mon pantalon. Le tout sera accompagné par des bottines marrons et recouvert par un long manteau, marron lui aussi. Je coiffe ensuite mes cheveux et les relèves en un chignon. Je tâte mon crâne à l'aveugle pour vérifier qu'il n'y a pas de bosses.

    J'espère que ça fera l'affaire...

    Aussitôt habillée, aussitôt repartie pour réveiller Alice afin qu'elle se prépare elle aussi.

— Il est trop beau ton pull.

— Merci! Ta robe n'est pas mal non plus, rétorqué-je en l'aidant à enfiler ses collants à paillettes.

    Alice rougit face au compliment.

    Je lui fais ensuite une tresse et l'aide à mettre son manteau ainsi que son bonnet avant de partir prendre le bus. Sur le trajet, je vois qu'Alice est un peu nerveuse. Je tente donc de la distraire pour que le temps passe plus vite.

— C'est dommage qu'il n'ai pas neigé. On aurait pu faire un bonhomme de neige dans la cour de l'immeuble hier.

    Ma remarque fonctionne. La seconde suivante, Alice me parle de la neige qu'elle n'a encore jamais et de Noël. Elle tente ensuite de se rappeler de tout ce qu'elle a mit dans sa liste pour le Père Noël que nous avons préparé ensemble. Elle est tellement absorbée par le sujet qu'elle ne se rend même pas compte que nous sommes arrivées devant l'entrée du bâtiment.

    Devant le portail, Alice regarde autour d'elle. À quelques mètres se situe un groupe d'enfants qui ont l'air d'être de son âge. Elle se tourne ensuite vers moi, ne sachant que faire.

    Alors, je me baisse et dépose, comme promis, un baiser sur sa joue.

— À ce soir ma puce! dis-je assez fort en me redressant.

    Je lui fais un clin d'œil discret. Le visage d'Alice s'illumine aussitôt.

— Au revoir Maman! hurle-t-elle à moitié en s'éloignant, le sourire aux lèvres.

    Un jeu d'acteur comme on n'en a rarement vu!

    Elle rejoint le groupe d'enfants qui s'était tourné vers elle en l'entendant. Sans un mot, ils nous regardent tour à tour.

    Je n'en saurai pas plus pour le moment. Il faut encore que je prenne le métro pour aller au boulot.

    Étant légèrement en avance, je prends tout de même mon temps pour aller jusqu'à la boîte et en profite pour admirer les monuments des environs qui se situent sur mon trajet. J'ai beau être arrivée à Paris depuis un moment, je n'ai encore jamais pris le temps de visiter la ville.

    Il faut que j'arrange ça!

    Après avoir flâné dans les rues plus longtemps que nécessaire, je rejoins mon bureau. Au moment où j'enlève mon manteau pour m'assoir, Céline se met à siffler.

— C'est pour le resto cette tenue?

    Je me sens automatiquement gênée par sa remarque. Je déteste que l'on fasse attention à mon physique.

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