CHAPITRE 28

20 2 1
                                    



Dimanche
4 décembre

    Alors que je dormais paisiblement, je suis réveillée par une odeur insoutenable. En ouvrant les yeux, je vois Tom, ou plutôt ses fesses à seulement quelques centimètres de mon visage.

— Ah! T'es vraiment dégueulasse, m'énerve-je en le poussant.

— Avoue que ça t'avais manqué!

— Absolument pas!

    Content de sa blague, Tom affiche un sourire enfantin en m'observant me lever.

— Je me demande quel âge tu as parfois.

— Parle pour toi! Ce n'est pas moi qui porte un pyjama Roi Lion.

— Tu critiques mon pyjama là? le menace-je avec mon index braqué sur lui.

— Tu sais bien que je n'oserai jamais, répond Tom, sarcastique.

— Bien sûr!

    Après m'avoir spoilé le dernier épisode de ma série, mit du jus de citron sur ma brosse à dents, et s'être caché dans la baignoire pour m'arroser, Tom a apparemment jugé ne pas m'avoir assez emmerdé la veille. Mais bon, c'est tout lui, et c'est comme ça que je l'aime.

    D'un autre côté, je le méritais bien. J'avais éteins la télé juste avant un tir au but de son équipe de football favorite, fais un croche-pied et il se peut que j'ai eu la main lourde en épices pour accompagner ses pâtes à la bolognaise.

    Mais ce n'est que partie remise. Je me vengerais bien assez tôt pour avoir osé me péter au visage.

    Nous passons la matinée à nous chamailler pour récupérer la télécommande de la télévision et mettre le film que nous voulons. Résultat, ils nous faut une bonne heure pour nous mettre d'accord.

    Tous les deux assis devant l'écran avec une assiette dans les mains, je lui demande:

— Ton train est à dix-sept heures, c'est ça?

— Ouais! Je me disais qu'on pourrait peut-être faire un tour pour visiter la capitale avant que je parte?

— Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué Tom, il fait plus froid dehors que dans mon frigo. En plus il y'a une folle qui se balade et qui, d'après Nicolas, peut potentiellement s'en prendre à moi une seconde fois.

— Mmm...vue comme ça, c'est peut-être pas une bonne idée finalement.

    C'est dommage, j'aurais bien aimé faire quelques visites de monuments avec lui. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois.

— Et donc? Qu'est-ce que tu proposes?

— J'ai des dvd et quelques jeux de société dans le meuble de la télé si tu veux.

    Tom pose son assiette sur la table du salon et part voir dans le tiroir. Au bout de plusieurs minutes de recherche, il sort un sac en tissu rouge et noir.

— Un jungle speed, ça te dis?

— À deux?

    D'habitude nos parents jouent aussi, mais à deux la partie serait interminable.

— On n'a qu'à inviter Nicolas! On sera trois comme ça, propose lacement Tom dans un haussement d'épaules.

    En entendant ce prénom, je me redresse aussitôt dans le canapé.

— On ne peut pas faire ça!

— Et pourquoi pas?

    Parce qu'après ce que Tom a dit la veille dans le couloir, je ne veux surtout pas voir son jugement et cette lueur de pitié dans ses yeux. J'en ai déjà vu assez comme ça avec ma famille!

My Red Où les histoires vivent. Découvrez maintenant