Dimanche
11 décembreJe suis réveillée par une douleur insupportable. Les yeux encore à moitiés clos, j'observe le plafond. À la vue de la perfusion au dessus de moi et des « bip » réguliers qui résonnent, je comprends que je suis dans une chambre d'hôpital.
Qu'est-ce que je fous là?
Je me remémore les derniers événements. Je me souviens avoir été poursuivie par Britney dans le parc avant de m'enfuir avec Alice dans mes bras.
— Alice!
Où est-elle?
Paniquée, je tente de me redresser dans mon lit. Aussitôt, je sens comme des milliers de petites aiguilles qui me transpercent le crâne et me font lâcher un grognement de douleur. Chaque mouvement me donne le vertige.
— Joyce?
Dans un effort qui me paraît surhumain, je tourne la tête sur le côté. Face à moi, Nicolas se lève d'un fauteuil, avec Alice sur ses genoux. Cette dernière se rue vers moi et saute sur le lit.
Je l'accueille à bras ouverts. La douleur est horrible, mais pouvoir enlacer Alice la rend minime.
Elle est vivante! C'est tout ce qui compte à mes yeux!
— J'ai cru que tu ne te réveillerai jamais.
— Désolée de te décevoir, mais on ne se débarrasse pas de moi comme ça.
Ma réponse décoche un sourire à Alice.
— Tu n'as rien de cassé? lui demandé-je en m'écartant pour l'examiner partiellement.
— Ce serait plutôt à Alice de poser cette question!
Debout à côté du lit, Nicolas affiche un visage fermé. Pas un sourire. Aucune émotion.
— Moi aussi je suis contente de vous revoir!
Je regrette aussitôt mon ironie. Je préfère largement le visage fermé, au visage rouge de colère que Nicolas arbore à présent. Il semble sur le point de m'étrangler et me faire ravaler mes paroles.
Alors qu'il s'apprête à rétorquer quelque chose, il est interrompu par des coups frappés à la porte. Un homme d'une cinquantaine d'années vêtu d'une blouse blanche entre dans la pièce.
— Ah! Je suis ravi de voir que vous êtes réveillée. Comment vous sentez-vous?
— À part cet horrible mal de tête, je pense que ça va.
— Bien! Si vous le permettez, je vais vous examiner pour vérifier que tout va bien.
Sur ces mots, Nicolas récupère Alice pour laisser le champ libre au médecin. Celui-ci me pose quelques questions, prend ma tension, vérifie mon rythme cardiaque, ma vue ainsi que mon audition avant de regarder mon crâne de plus près. Il le palpe, ce qui me fais grimacer. Aussi, suis-je heureuse que cela prenne fin.
— Qu'est-ce que j'ai exactement?
— Vous avez subit un léger traumatisme crânien provoqué par un choc. Apparemment, quelqu'un a utilisé un objet en verre sur vous. Nous avons donc dû extraire les dizaines d'éclats qui ont traversé le tissu de votre peau et la recoudre.

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My Red
Roman d'amourÀ vingt-six ans, Joyce décide de déménager à Paris afin de vivre de sa passion pour les livres. Mais lorsqu'elle arrive à la maison d'édition Dugas dans laquelle elle est censée travailler, Joyce reçoit un accueil glacial de la part du chef éditoria...