CHAPITRE 25

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Samedi
3 décembre

Tranquillement assise en tailleur sur mon canapé avec mon ordinateur entre les jambes, je fais défiler les centaines de pages qui composent mon roman.

Modifier la fin?

Je ne voyais pas en quoi celle-ci était si tragique. L'amour les tue, c'est tout.

Ce point final ne m'avait jamais dérangé.

Jusqu'à aujourd'hui.

Mon bloc notes dans une main, je gribouille plusieurs pages. L'inspiration vient d'elle même. Déjà cette nuit, je me suis levée pour écrire. À vrai dire, j'ai surtout retranscris un rêve. Le genre de rêve que je ne raconterai pas à n'importe qui. Surtout lorsque mon propre patron apparaît dedans et qu'il n'est que très peu vêtus, pour ne pas dire pas du tout.

Mais je m'étais réveillée. Ce n'était qu'un rêve et le resterait.

Je note une dernière idée.

Oui! Cette romance finira beaucoup mieux que ce que je peux espérer pour moi-même.

Je pianote sur mon clavier lorsque l'écran de mon téléphone s'allume, faisant apparaître une photo de mon frère le jour de son opération pour retirer ses dents de sagesse.

Une photo de contact de qualité!

— Allô?

— Joyce! Je peux savoir pourquoi il y'a un mec qui m'empêche d'accéder à la porte de ton immeuble?

— De mon immeuble? Attends!

Je pose mon ordinateur sur la petite table du salon et regarde par la fenêtre. En bas, j'aperçois Tom, un gros sac à la main, en train de se prendre la tête avec le garde du corps qui vient d'être embauché par Dugas.

— Qu'est-ce que tu fou à Paris?

— Je te le dirai volontiers en face, mais encore faudrait-il qu'on me laisse passer, siffle-t-il.

— Je vais tenter d'arranger ça.

J'ouvre la fenêtre, laissant entrer un vent glacial dans mon appartement et interpelle le garde du corps.

— Excusez-moi! Vous pouvez le laisser passer s'il vous plaît? Vous voyez bien qu'il est inoffensif avec ses petits bras de poulet, ajoute-je pour le plaisir.

Tom est en réalité plutôt musclé, mais paraît ridicule à côté de l'ours face à lui.

— Tu vas me le payer Joyce!

— Ouuuuuh! J'ai peur.

Le garde du corps nous regarde alternativement. Comprenant que nous nous connaissons, il ouvre l'accès à Tom.

J'attends patiemment mon frère dans le couloir de l'étage. Son arrivée se fait...dans la plus grande discrétion.

— Des petits bras de poulet? T'es sérieuse? s'écrie-t-il en sortant de l'ascenseur à l'autre bout du couloir.

— Tu peux parler moins fort? On est pas tout seuls je te signale.

Pour toute réponse, mon frère émet un grognement pendant qu'une clé tourne dans une serrure sur ma gauche. La seconde suivante, Dugas fait à son tour son apparition.

J'écarquille les yeux et reste figée en le voyant.

Il vient visiblement de sortir de la douche, car ses cheveux décoiffés tombent devant ses yeux et sont encore mouillés. On dirait presque un autre homme dans son jogging noir et son t-shirt blanc qui met parfaitement bien en valeur sa musculature. De l'eau s'égoutte de ses mèches noires, formant des tâches sombres à la hauteur de ses épaules. Qu'il soit en tenue décontractée ou en costume, il est toujours aussi beau.

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