CHAPITRE 6

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Vendredi
11 novembre

Ce soir, je rentre chez moi épuisée, mais heureuse. J'ai une double victoire à fêter! La première, finit les heures sup! J'ai enfin réussi à me mettre à jour dans ma boîte mail. C'est officiel! Après deux semaines d'acharnement, mon vrai travail commence maintenant!

La seconde, Satan ne m'a pas embêté de la semaine depuis notre discussion de lundi matin! Ce qui signifie: pas de remarques. Pas de regards désobligeants. Et pas de mauvaises ondes. En résumé, pas de négatif en vue.

Je ne sais pas laquelle de ces deux nouvelles me réjouis le plus?

Demain, je fêterais ça à ma façon! Mais pour le moment...j'ai vraiment besoin de dormir.



Samedi
12 novembre

J'enfile un sweat, mon manteau et me munis de mon sac cabas. Mes clés en mains, je ferme mon appartement et passe devant celui de mon boss. Comme à chaque fois, je dois prendre sur moi pour ne pas lui offrir un bon gros fuck et cracher sur son paillasson. J'ai un minimum de savoir vivre tout de même...

Je me dirige vers l'escalier et m'arrête. Après un moment de réflexion, je décide finalement de faire marche arrière, non pas pour mettre mes idées de vandalisme en pratique mais pour sonner chez Josette et René.

— J'y vais!

Je vérifie autour de moi, pour être sûre de ne pas m'être trompée de porte.

Non! C'est bon!

Alors pourquoi est-ce la voix d'Alice que je viens d'entendre?

La porte s'ouvre sur la petite fille au grand sourire communicatif.

— Qui c'est donc? retentit la voix de René au loin.

— C'est Joyce!

— Qui?

— Joooyce! crie Alice un peu plus fort.

Elle soupire avant de me chuchoter:

— Il ne comprend rien!

— J'avais remarqué!

Nous rions toutes les deux de notre petite cachoterie. Au moins, elle n'est pas aussi coincée que son père!

Alice me fait entrer et m'accompagne jusqu'au séjour où le couple de retraités est installé.

— Bonjour tout le monde!

— Joyce! Je suis contente de vous voir. Comment allez vous? m'accueille Josette.

— Très bien et vous?

— On ne peut mieux! Alice nous fait un beau dessin.

— C'est vrai ça? demande-je à la concernée.

Elle hoche frénétiquement la tête, faisant voler ses petites bouclettes brunes.

— Je peux le voir?

À peine ai-je finis ma phrase qu'Alice m'attrape par la main et m'attire jusqu'à la table ronde de la cuisine où des dizaines de crayons sont étalés. Elle se met sur la pointe des pieds pour attraper son dessin avant de me le tendre fièrement.

— Wouaaaaah! Tu dessines super bien dis donc!

Ce n'est pas du grand art, mais je distingue aisément l'incontournable soleil dans un coin de la feuille ainsi que des bonhommes bâtons sous un arbre.

— T'es super forte!

— Merciii! me réponds Alice en se tortillant dans tous les sens.

Cette petite est vraiment adorable. Tout l'opposé de son père!

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