CHAPITRE 3

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Vendredi
4 novembre

    Cela fait déjà quatre jours que j'ai commencé à travailler. Quatre jours que j'acquiesce tous les commentaires et remarques de mon patron. Je fais tout pour qu'elles ne m'atteignent pas, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

    En plus de ça, il me fait perdre mon temps inutilement. Cela faisait deux jours que je travaillais sur un compte rendu détaillé pour une stratégie marketing. Tout ce que ce connard a trouvé à dire lorsque je le lui ai remis est que la police d'écriture n'était pas la bonne et que je devais tout réimprimer. Ses paroles étaient accompagnées d'un regard dédaigneux et d'un ton froid.

    Enfoiré!

    Tout ça pour ne même pas le lire en plus!

    Heureusement, je peux compter sur le reste de l'équipe. En voyant mes cernes ce matin, Céline m'a gentiment proposé de m'aider à avancer dans les mails que je dois traiter. À ce moment là, j'ai bien cru que des ailes d'ange lui avait poussé dans le dos.

    Je regarde l'heure sur mon ordinateur. 12h30. Je fouille dans mon sac et en sort un billet que je tend à Céline. J'ai accepté son aide à la condition que je lui paye son repas.

— Tu veux que je te prenne quelque chose au passage?

— Non merci! J'ai déjà ce qu'il me faut.

— Comme tu veux! me répond Céline dans un haussement d'épaules.

    Je la regarde partir, ainsi que le reste des employés. C'est le moment que choisit Dugas pour sortir de sa tanière. Nos yeux se croisent. Il me fait signe de venir. 

    Je suis tentée de faire comme si je ne l'avais pas vu, mais commençant à le connaître, je sais qu'il ne lâchera pas l'affaire.

    J'ai envie envie de hurler. Depuis mon arrivée, il trouve toujours quelque chose à redire sur mon travail. Il n'est jamais satisfait de quoique ce soit.

    Je me lève donc, me demandant ce qu'il va bien pourvoir trouver à redire cette fois-ci.

    J'entre dans la pièce maudite qu'est son bureau et attends que ma fête commence, ce qui ne tarde pas à arriver.

— J'ai remarqué que Madame Martin vous aidait pendant ses heures de travail.

Il n'a vraiment rien de mieux à faire que de nous observer toute la journée?

— En effet! J'ai des centaines de mails à traiter en plus des charges habituelles liées à mon poste. En nous y mettant à deux, nous répondons plus rapidement aux mails.

— Et vous trouvez ça normal qu'elle fasse le travail à votre place?

— J'essaye de rattraper le retard accumulé comme je peux.

— Ça ne répond pas à ma question!

— Non, avoue-je. Mais je tiens à dire que...

— Il n'y a pas de « mais » qui tiennent! me coupe-t-il froidement. Si vous n'êtes pas capable de gérer votre travail vous même, vous n'avez rien à faire ici!

    Je ravale difficilement ma salive. Je dois prendre sur moi et tout faire pour ne pas être virée. Et encore moins avant d'avoir pu soumettre mes manuscrits. De plus, je n'ai pas fait toutes ces années d'études pour rien. C'est une opportunité que je ne dois pas laisser passer. Et pour ça, il faut que je me retienne de lui lancer mon poing dans sa gueule.

— Puis-je repartir travailler?

— Oui allez-y, m'accorde-t-il dans un mouvement de lassitude.

    Je m'apprête à m'en aller, lorsque sa voix retentit de nouveau.

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