CHAPITRE 22

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Jeudi
1er décembre

   
    Je n'ai jamais été aussi angoissé à l'idée de devoir déposer Alice à l'école.

    Elle est de retour.

    Je ne sais rien de l'identité de l'homme qui a agressé Mademoiselle Muller la veille. Lorsqu'elle m'a annoncé qu'il venait pour moi, je suis immédiatement redescendu pour l'interroger, mais celui-ci s'était volatilisé. Cependant, il ne faisait aucun doute qu'il venait de sa part à elle.

    Et j'ai le mauvais pressentiment que Mademoiselle Muller n'a pas été choisi au hasard parmi tous les employés de l'entreprise, ce qui me rassure encore moins. Le problème, c'est que je n'ai aucune preuve de ce que j'avance.

    Comment suis-je censé garder mon sang froid pendant qu'une folle se balade en toute liberté et s'en prend aux personnes qui comptent le plus à mes yeux? J'ai déjà perdu la raison hier lorsque Mademoiselle Muller était parti sans dire où elle allait, mais maintenant qu'elle s'est faite agresser par ma faute, je ne la laisserai plus mettre un pied dehors seule! Je m'en veux déjà assez comme ça qu'elle ai subit une chose pareille à cause de moi, je n'accepterais pas que ça recommence.

    Heureusement, je peux garder un œil sur elle au travail, mais ce n'est pas le cas d'Alice. D'un autre côté, il ne peut rien lui arriver dans l'enceinte de l'établissement scolaire. Du moins, je l'espère.

— On y va papa?  

— J'arrive ma puce!

    Nous sortons de l'appartement pour ensuite aller sonner à la porte voisine qui s'ouvre presque aussitôt.

— Il y'a un problème? demande Mademoiselle Muller.

— Je voulais juste savoir si vous étiez prête.

— Pour?

— Pour partir au travail, réponds-je sur le ton de l'évidence.

    Je l'aurai volontiers laissé se reposer, mais je ne peux pas partir en la sachant seule ici.

— Ah! Je pensais que...vous m'aviez viré.

— Pourquoi ferais-je ça?

    C'est bien la dernière chose que je souhaite!

— Pour un tas de raisons je suppose.

    Je n'ai en effet, pas très apprécié de la voir brandir son majeur en pleine rue. Surtout que celui-ci m'étais destiné. Mais cela ne m'irrite pas au point de me débarrasser d'elle.

— Eh bien aucune d'entre elles n'est valable! Êtes-vous prête?

    Au vue de son ensemble Roi Lion, la réponse est évidente.

— Laissez-moi cinq minutes.

— Bien! Je vais sortir ma voiture.

— Pardon? Enfin, je veux dire, ne vous inquiétez pas pour moi. Je vais prendre le métro, affirme-t-elle sans grande conviction.

    Prendre le métro?

— Après ce qu'il s'est passé hier? C'est hors de question!

***

   Je comprends que son ton est sans appel, mais après tout, je n'ai moi-même aucune envie de le contredire. Je me sentirais nettement plus en sécurité dans une voiture, loin de la foule étouffante du métro.

    Mes vêtements enfilés, je souris bêtement. En venant me chercher, Monsieur Dugas m'a montré une facette insoupçonnée de sa personnalité. Il venait de me révéler son côté protecteur qui, je devais me l'avouer, est très charmant.

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