My Red

CHAPITRE 48

Lundi
26 Décembre

    J'aide Alice à enfiler son écharpe et ses gants avant de sortir. Joyce à proposé de nous faire visiter les alentours ou, comme elle aime l'appeler, « son petit coin de paradis ». Autant dire qu'il n'en fallait pas plus pour nous convaincre!

    Les vêtements chauds enfilés, nous attendons que Joyce nous rejoignent. Elle arrive quelques secondes plus tard, toute excitée.

— Regardez ce que j'ai trouvé pour vous!

— C'est quoi? demande Alice.

— Des luges!

    J'observe la scène en tentant de rester le plus sérieux et viril possible en cachant mon enthousiasme. Mais bon sang! J'ai trop envie d'essayer!

— Je me suis dis qu'on pouvait faire une course de luge avant d'aller au village. Il y'a une belle piste près de la rivière un peu plus haut.

— Oh ouais! s'exclame Alice en sautillant dans tous les sens.

— Et toi Nicolas? Ça te tente?

    J'ai qu'une envie, c'est de lui voler une luge et descendre à toute vitesse, mais je ne veux pas passer pour un enfant et me contente de lui dire:

— Que si je gagne la course, la défie-je en lui prenant une des deux luges.

— Alors là tu peux rêver! me lance-t-elle en grimpant vers la piste avec Alice sur ses talons.

    Je me rappelle soudain que je parle à une Muller. Et chez les Muller, on ne prend pas les jeux à la légère!

    Sauf que moi aussi j'ai envie de gagner!

— C'est ce qu'on va voir!

    Nous montons plusieurs mètres de pente et passons près d'un ruisseau gelé. Joyce nous raconte qu'elle adore cette rivière car lorsqu'elle était plus jeune, elle passait des journées entières ici avec Tom, à se baigner en été et à marcher sur la glace en hiver. L'endroit est paisible et surtout, il est peu connus, ce qui nous évite de subir les troupeaux de vacanciers.

    Après encore quelques efforts, nous arrivons tout en haut de la petite colline.

    Alice étant trop petite pour rester toute seule sur une luge, elle monte devant Joyce. Cela permet aussi d'être un peu plus équitable au niveau du poids. Ça aurait été trop simple pour moi sinon, vu que je suis plus lourd.

    Pendant que je m'installe, Joyce s'assure que ma luge n'est pas plus avancée que la sienne et j'en fais de même avec elle.

— Le grand sapin tout en bas sera la ligne d'arrivée, ok?

— Ok!

— T'es prêt?

— Oh que oui!

    Je vois dans son regard qu'elle est prête à tout donner pour gagner. Et moi aussi!

— 3...2...1...go!

    Nous nous lançons dans une course à grande vitesse rythmée par nos cris. Je prends rapidement l'avantage, mais suis surpris par un virage et freine un grand coup.

— Bah alors? On est à la traîne? ricane Joyce en passant près de moi avant de me doubler.

    Forcément, c'est plus simple lorsqu'on connaît le circuit par cœur.

— Tu vas voir!

    Je pouce avec mes bras pour reprendre de la vitesse et les rattrape petit à petit jusqu'à arriver derrière elles. Lorsque j'atteins leur hauteur, je tends le bras et tire sur leur frein.