Chapitre 10

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Je me réveille, brusquement tirée du sommeil par un coup de coude. La tête de Sasha apparait au dessus de moi. Encore endormie, je plaque un coussin contre mon visage. Sasha me le retire en disant:

— Dépêche toi sinon on va rater le petit déjeuner!

— On est le matin? je demande.

Sasha lève les yeux au ciel:

— Bien sûr, andouille. Allez, lève toi. Maya et Déva sont déjà allées manger.

— Maya va mieux?

— Oui, l'infirmière lui a mit un bandage sur le nez. Il est cassé.

— Oh non... Maya m'en veux?

— Non, ne t'inquiète pas. Elle s'en fiche tant qu'elle pourra faire les Citygames.

— Et, elle pourra les faires? demandai- je, inquiète pour mon amie.

— Mais oui, bien sûr! Crois moi, c'est pas ça qui va l'arrêter!

Je soupire de soulagement et me lève difficilement, la tête encore embrumée par le sommeil. Je bute contre le pied de Sasha et me retrouve à plat ventre sur le sol.

Sasha éclate de rire:

— Dis donc, t'es pas du matin, toi!

— Je sais, répondit- je en grognant.

Je me prépare à la va- vite puis nous rejoignons Déva et Maya. Cette dernière porte un bandage qui lui recouvre tout le nez et qui fait le tour de sa tête. 

— Salut! dit Maya. Bien dormi?

— Mieux que toi apparemment, plaisante Sasha.

— M'en parle pas. Il y avait un bruit de fond insupportable dans l'infirmerie et ça sentait le médicament à plein nez. En plus, l'infermière venait me réveiller toutes les heures pour mon antidouleur!

— Je suis désolée, m'excusai- je.

— Ne t'inquiète pas, je vais m'en remettre!

Sur ce, nous finissons le petit déjeuner. 

L'après midi, Anna vient me chercher pour notre deuxième séance d'entraînement. 

— Prête? me demande-t-elle.

J'acquiesce, décidée. Je vais essayer de faire de mon mieux. 

Quand nous arrivons en salle d'entraînement, Anna me dit:

— Maintenant que je connais ton niveau, je vais pouvoir commencer à t'apprendre des techniques. Déjà, il faut que tu saches que quand tu vas combattre, ce ne sera pas de la rigolade. Ton adversaire n'aura aucune pitié, il est donc de ton devoir de ne pas en avoir pour lui. Rappelle toi que vous êtes tous désespérés, tes adversaires feront tout pour que tu abandonnes. Compris?

— Oui...

— Parfait. Pour l'instant je vais t'apprendre des techniques de base pour te défendre d'un agresseur potentiel. Donc, si quelqu'un t'attaque, n'essaie même pas de fuir. Sauf si l'autre n'a pas l'air très rapide, mais dans la plupart des cas il va te rattraper, te plaquer au sol et t'étouffer.

— Leçon numéro 1: fais tout pour ne pas te faire plaquer par terre sur le ventre. Tu es quasi sur d'être morte si tu es dans cette situation. Si tu es sur le dos, essaie de mettre tes pieds sur l'estomac de ton adversaire, et pousse de toutes tes forces. Ca peut lui couper le souffle.

— Leçon numéro 2: ne fais pas l'arrogante si il a une arme à feu, ton adversaire peut s'énerver et passer à l'acte.

— Leçon numéro 3: n'hésite pas à mordre et à griffer. Ces techniques peuvent paraître stupides, mais ne les sous- estime pas.

Après un court silence, Anna reprend:

— Bien, maintenant que je t'ai enseigné les techniques de base, voyons voir comment tu te débrouilles. 

Et elle se jette sur moi, me plaquant au sol.  Je réalise trois secondes plus tard que je suis sur le dos. J'essaie donc de replier mes jambes sur moi- même, mais Anna s'appuie de tout son poids sur moi et m'empêche de bouger. Je me détends alors complètement, et fais semblant de m'évanouir. Anna relâche prise, et commence à demander:

— Ca va Per... Je l'interromps en lui donnant un violent coup de pieds dans l'estomac. Anna est propulsée en arrière et je me relève, fière de moi, quand soudain Anna me fauche. Je m'écroule par terre et Anna revient sur moi en me chuchotant:

— Ne sous- estime jamais ton ennemi.

J'agrippe sa tête avec mes bras qui étaient restés libres, et je la serre contre moi tout en me dégageant. Anna gît à terre. Je lui tends la main. Elle la prend et se relève.

— Bien joué. C'est une très bonne technique, de faire semblant qu'on est mort ou évanoui. Utilise- la dans la ville. 

Je m'incline:

— Merci, et bien joué à toi aussi. 

Anna me sourit et m'ébouriffe les cheveux avant de dire:

— Prépare toi, demain on s'entraîne avec les armes blanches. Mon sourire s'efface aussitôt, remplacé par la peur. J'attends qu'Anna me dise qu'elle rigolait, mais il faut croire que non puisqu'elle ne dit rien jusqu'à ce qu'on arrive en salle de survie: c'est une grande salle manifestement décorée pour reproduire une petite ville. Je sais que les immeubles sont meublés et qu'il y a un parc. Le décor est tout de même impressionnant.

— On va faire un jeu, me dit Anna.

— Quelle sorte de jeu? dis- je pas rassurée du tout.

— On va jouer à cache- cache. Pour être plus précise, tu vas te cacher et je vais devoir te trouver. Je te conseille de te cacher ingénieusement car je suis imbattable à ce jeu, me dit Anna en me pointant du doigt.

— D'accord, dis- je, sceptique. Et quel est le but de ce jeu.

— C'est justement ce que j'allais te demander: selon toi, pourquoi je voulais te faire faire ce jeu?

— Ah, parce ce qu'il y avait une raison? dis- je, sarcastique.

Anna rigole:

— Il y a une raison à tout ce que je te fais faire, sache le. Bref, tu n'a pas répondu à ma question.

— Mais... Il n'y en a pas!

— Creuse! Je sais que tu peux trouver.

— Parce que... Tu veux que je sache bien me cacher au cas ou on me cherche? demandai- je.

— Exactement! Tu dois pouvoir rester cacher très longtemps sans qu'on te trouve. Crois moi, c'est une compétence qu'on ignore trop souvent dans les Citygames. Allez! Je te laisse deux minutes pour te cacher!

Et Anna se retourne contre la porte. Je reste figée un instant, puis reprend mes esprits et court dans un immeuble voisin. Je ne me cache pas très loin, car je sais qu'Anna va penser que je suis dans les immeubles les plus loin. Je me cache au premier étage de l'immeuble, dans un petit studio, et attend. Au bout d'un moment qui me semble durer un éternité, j'entends Anna crier "J'arrive" et j'entends des bruits de course qui résonnent sur le pavés. Je me prostre dans mon coin, entre le lit et la table de chevet du studio, et attend. Je crois qu'Anna est passée devant ma rue, mais je n'en suis pas sûre. Je pense qu'Anna a fini les immeubles du fond, car je l'entends pousser la porte de l'immeuble voisin en disant "tu es maligne, toi". Je décide de changer de cachette, car je sais que le prochain immeuble que mon Instructrice va visiter, ce sera le mien. Ni une ni deux je me lève, dévale les escaliers et me précipite dans la rue. Je m'apprête à courir, mais me rappelle qu'Anna m'entendra si je cours. Je marche alors prudemment, rasant les bâtiments.

Quand j'arrive près du parc, je tourne à droite et me dirige vers un appartement imposant. Je cours au premier étage, et choisis un appartement plus grand que le précédent. Je décide de me cacher dans la chambre d'enfant. Et j'attends, en reprenant mon souffle.

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