Chapitre 29

19 6 45
                                    

Quelques jours s'écoulent, dans lesquels je dors, mange et sors piller les autres appartements, en faisant des détours pour visiter Lyon. C'est une belle ville, qui devait être très animée autrefois. Je pense que j'aurais aimé vivre ici. Ou à la campagne. Quand j'étais petite, ma mère me racontait que des gens vivaient près de la nature, habitant de belles maisons, comme celles des Quartiers. J'ouvrait ma bouche d'émerveillement, et ma mère riait aux éclats devant mon air ahuri.

Il n'y a pas eu d'événement notable, rien de nouveau, en somme. A part les difficultés, qui s'ajoutent chaque jour les unes aux autres. 

Désormais, la ville abrite un nuage toxique, des loups affamés, des oiseaux harceleurs, et des moustiques. Pour le dernier, je n'ai pas encore constaté les dégâts qu'il effectue, mais je ne sors jamais sans un répulsif.

Ce matin, l'air est plutôt froid, avec un vent désagréable, alors j'enfile un imperméable emprunté aux résidents de ces lieux, et des bottes chaudes. Mon répulsif à la main, ma montre sur le bras et mon sac sur le dos, je dévale les marches à toute vitesse. Objectif: trouver un couteau. Je viens effet de me rendre compte que je ne suis pas armée, or une mauvaise rencontre peut très vite arriver. 

Avant de passer la porte de l'immeuble, je retiens mon souffle, et écoute. J'entends seulement les piaillements des oiseaux et le bruit du vent, aucun bruit de pas. Alors, prudemment, je sors, la main serrée sur ma bombe anti-moustiques. 

Cette fois-ci, je m'aventure plus loin: je connais tous les appartements des alentours, et, malheureusement, aucun n'abrite un couteau de combat. 

Je me fait plume, me déplace avec agilité, pour éviter que le son de mes bottes claquant sur le sol pavé ne se réverbère, et attire un adversaire en manque de combat. Je dois plisser les yeux, car le vent m'arrive en pleine face. Cela m'empêche de voir correctement. Un concurrent pourrait très bien arriver des côtés, je ne verrai rien. 

Si Anna me voit en ce moment, elle doit pester contre ma stupidité. Je l'entends presque me sermonner: "Pas comme ça, Perle! Ne reste surtout pas trop longtemps à découvert! Rappelle toi la stratégie que nous avons établie: rester di-scrète!"

Me sentant soudain mal à l'aise, comme si j'étais observée, je plonge dans le premier immeuble venu, un grand bâtiment Haussmannien, recouvert de lierre et de crottes de pigeons. 

Une fois à l'intérieur, je soupire de soulagement. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais c'est comme si quelqu'un d'autre avait pris les commandes, m'ordonnant de rentrer. 

Je reste pendant quelques minutes assise contre un mur décrépi, ma tête entre mes mains, reprenant mon souffle. Je prends mon sac, et bois de longues gorgées d'eau. Ce fait, je mets ma tablette sur mes genoux, et regarde les éliminés. Nous ne sommes plus que 29. Presque la moitié. Je clique sur un bouton, et une liste de tout les participants, ainsi que leur niveau s'ils sont éliminés s'affiche: 

Eloïse Johannon, niveau 113: En compétition

Antoine Flaviollo, niveau 15: En compétition

Déva Britney, niveau 76: En compétition 

Matthias Courtois, niveau 45: En compétition 

Luna Duppon, niveau 25: Eliminée

Olivier Rasbois, niveau 111: En compétition

Karine Valvury, niveau 5: En compétition

Robert Carin, niveau 58: Eliminé

Britney John, niveau 1: En compétition

Victor Plopet, niveau 17: En compétition

Kate Ephanil, niveau 3: En compétition 

Stéphane Seguin, niveau 48: En compétition

CitygamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant