Chapitre 8

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A 15h00, nous avons testé tous les "pôles d'entraînement" comme dit Anna. Elle m'a dit que ce n'était pas si mal, mais je vois bien son air inquiet quand elle me regarde. Je suis morte avant le début des Citygames. Il faut dire que je ne me suis jamais réellement entraînée, puisque je n'avais jamais pensé faire les Citygames un jour.

Quand nous remontons dans ma chambre, Anna me tapote dans le dos:

— Ca va bien se passer, tu vas voir! J'ai déjà entraîné des candidats pires que toi et ils se sont pourtant très bin débrouillés dans la ville!

Je hausse les épaules:

— Je ne sais pas... Je commence vraiment à prendre conscience de ce qui m'arrive, je crois... 

— Je comprends. Tu vas voir, tu vas t'y faire, comme tout le monde.

Quand nous arrivons devant ma chambre, elle ouvre la porte et me dit:

— Allez, repose toi. Je viendrai te chercher à 15h50 pour te conduire à la salle de cours de Simon Lotte!

— Ah, oui, c'est vrai! J'avais oublié, dis- je en rigolant

Anna lève les yeux au ciel:

— Tête de linotte, va. Allez, j'y vais! dit- elle en claquant la porte derrière elle. Je lâche un soupir, éreintée par mon entraînement. Je décide de me faire couler un bain dans ma luxueuse baignoire. En m'installant, je découvre des tonnes de shampooings, huiles essentielles, parfums, gels douches. Mes yeux s'arrondissent. Qu'est- ce que je vais bien pouvoir faire de tout ça? Il y en a plus que je ne pourrais en utiliser en une vie!

Je me décide finalement pour un bain moussant à la fraise ainsi qu'un shampooing qui sent la vanille. Si je ne suis pas propre avec ça...

A 15h40, je sors de mon bain et commence à me préparer. Je me dirige vers le dressing, où des dizaines et des dizaines de tenues sont entreposées. J'opte finalement pour un tee- shirt vert, un pantalon noir qui avait l'air confortable (et qui ne l'est pas) et des baskets montantes. 

Quand Anna sonne à la porte, je vais lui ouvrir et nous nous dirigeons vers l'ascenseur.

— A quel étage est la salle de cours?

— Oh, ce n'est pas une salle, c'est un amphithéâtre! Simon Lotte y donne des conférences et c'est la salle de réunion. C'est au niveau -4.

— Mais il y a combien de niveaux sous- terre? dis- je, mi- amusée mi- impressionnée.

— Juste 4. me répond Anna en souriant.

— Ah, ça va alors.

— Bon, je te laisse, dit Anna en me poussant doucement hors de l'ascenseur.

— Mais, je ne sais pas où c'est! je proteste, tandis que les portes de l'ascenseur se referment. Anna ne me répond pas, et je reste figée devant l'ascenseur, ne sachant pas quoi faire. Soudain, je sens une main sur mon épaule. Je me retourne vivement, et assène une grande claque à la personne derrière moi.

— Aïe, ça fait mal! Mais t'es complètement folle! dit un jeune homme. Il est plus petit que moi, avec des cheveux blonds bouclés et sa peau est très blanche.

— Excuse- moi, mais tu m'as fait peur! Tu aurais dû parler, au lieu de me toucher! dis- je, indignée de son irrespect.

— A ma connaissance, tu es la seule qui réagit comme ça! Mon bon. Je m'appelle Stéphane, et toi? dit- il en me tendant une main. 

— Je m'appelle Perle. répondit- je en gardant les bras croisés. Stéphane baisse sa main et soupire:

— Tu restes sur tes gardes.

— Evidemment que je reste sur mes gardes! Je ne te connais pas! répliqué- je en essayant de le contourner pour aller dans l'amphithéâtre.

Il essaie de me retenir en mettant sa main sur mon épaule, mais je me dégage vivement et accélère le pas.

— Attend, Perle! me lance Stéphane, en vain.

Quand j'arrive dans l'amphithéâtre, je soupire. Quel gros lourd! 

Je repère Maya et Sasha au fond de l'amphithéâtre. Je m'assois à côté de Maya, puis je détaille l'amphithéâtre de mes yeux. Il est grand, est un magnifique lustre pend au plafond. Les tables devant nous sont ornées de belles nappes rouges et nos sièges sont dorés, et richement décorés de gravures sur les côtés. 

— C'est beau, hein? me dit Sasha en remarquant que j'observe la pièce.

— Oui. Je me demande combien ils ont d'argent parce que l'aménagement de cet amphithéâtre a du coûter très cher.

— C'est sûr, même! s'exclame Maya. Soudain, Déva arrive en courant:

— Désolée les filles, je prenais un bain et j'étais encore dedans quand mon Instructrice a sonné et du coup on s'est dépêchées et vous avez vu le lustre au plafond il est magnifique! achève- t- elle d'une traite en s'asseyant.

Je la prends par les épaules et lui dit en rigolant:

— Respire, Déva, ça va bien se passer. Il est... 15h59! Tu es à l'heure!

Déva respire un grand coup, puis s'écroule sur la table. Nous éclatons de rire:

— Déva, tu t'es affalée n'importe comment! dit Maya, hilare. 

— Hum hum... Messieurs, mesdemoiselles, je vous demande le silence, dit Simon Lotte, qui est apparu sur l'estrade devant nous. Petit à petit, les candidats se taisent. Simon Lotte attend que les derniers bavards arrêtent de parler, puis il commence:

— Je vais donc vous expliquer les règles dans la ville, ce qu'il ne faut pas faire, et puis, à la fin de ce cours, je vais vous donner le nom de la ville choisie cette année. Vous devez déjà savoir une chose, que vous devez absolument respecter. Restez dans un appartement, ou dans un espace clos la nuit. Je ne rigole pas. Si vous enfreignez cette règle, vous pouvez mourir, et ce n'est pas le désir des concepteurs des Citygames et de moi- même. Mais vous devez vous dire: pourquoi cette règle? Et bien, c'est très simple, voyez- vous. La nuit, des personnes qui travaillent pour les Citygames apportent les dangers. Je ne sais pas si vous avez l'habitude de regarder les Citygames chez vous, mais plus le jeu avance, plus il y a de danger. Si quelqu'un vous trouve dehors la nuit, vous pouvez vous faire expulser du jeu pour triche. Je vous demande donc d'être à l'intérieur de n'importe quel bâtiment de 19h00 à 9h00. 

Il marque un temps d'arrêt. 

— Je passe désormais à l'explication de votre arrivée aux Citygames. Donc, avant le début des jeux, on va vous faire boire une boisson qui vous endormira pour le trajet jusqu'à la ville. Vous vous réveillerez dans un appartement quelconque, où vous trouverez un sac à dos. Gardez- le toujours avec vous: il contient une carte de la ville, une fusée de détresse si vous voulez abandonner le jeu, une gourde, et une tablette. Sur la tablette, vous pouvez voir le profil de vos concurrents (âge, photo, nom, niveau) et si ils ont abandonné ou pas. Vous voyez également le nombre de jours que vous avez passé dans la ville, et l'argent que vous gagnez au fur et à mesure que vous avancez. Ah, et il y a un bonus, ce qui est nouveau cette année: si vous faites preuve de courage, vous gagnez plus d'argent! Je pense que c'est à peu près tout, il est maintenant temps de vous dévoiler le nom de la ville...

— Chers participants et participantes, la ville choisie pour les 56èmes Citygames est... Lyon!


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