Chapitre 41

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Trigger warning: Ce chapitre est assez violent, avec du sang, donc si vous êtes assez sensible, ne lisez pas!! (je ferai un résumé à la fin pour que vous ayez néanmoins les informations :) ) 

Je doit fermer les yeux pour m'habituer à la lumière du soleil levant. Toutes ces heures passées dans le noir ont agrandi mes pupilles, et je dois maintenant les rapetisser afin de m'habituer à ce déferlement de lumière qu'est l'aube. Prudemment, j'avance, un pied après l'autre, tout en vérifiant que personne ne m'épie au coin d'une rue ou derrière une fenêtre. Après avoir eu la confirmation que je ne risque rien, mes pas se font plus rapides, et je cours à l'ombre d'un arbre. Un je-ne-sais-quoi au fond de moi me fait m'arrêter. Mon cœur bat à toute vitesse dans ma cage thoracique, mes muscles se contractent, et mon souffle se fait plus rapide. Une boule d'angoisse se loge dans mon ventre et en prend toute la place. Quelque chose cloche, mon instinct me dit de fuir, le plus vite possible.

Alors, chose que je ne fais absolument jamais, j'écoute les alertes de mon sixième sens et cours. Paniquée, je jette des regards apeurés autour de moi durant ma course, je tente d'apercevoir Kate, ou un autre concurrent armé. Mais rien. Tout est normal, les oiseaux chantent, l'astre levant brille de plus en plus haut dans le vaste ciel bleu. Il n'y a aucun bruit, à part celui de mes talons qui claquent sur le sol en béton. Je ne sais pas où je vais, ni ce que je fuis, mais, ce que je sais, c'est que je suis en danger. Peut être le plus grand danger de toute ma vie. Pire que les moment où je devais descendre les poubelles et passer devant les drogués qui me sifflaient, et, parfois, me touchaient. 

A bout de souffle, je m'arrête dans une cage d'escalier. Je me prostre dans un coin, et reprend ma respiration en inspirant longuement. Je ressens des bouffées de chaleur, ma jambe me brûle et je suis épuisée. J'ai vidé mes batteries. Sous le joug de la peur, j'ai perdu toute mon énergie. Quel gâchis. Je prends ma tête entre mes mains, jambes repliées, dos au mur — dans tous les sens du terme — et attend. Que Gwendoline vienne (ce qui risque peu d'arriver, étant donné que je l'ai laissée tomber sans la prévenir), soit un concurrent. 

Des cliquetis et des choses en métal qui raclent le sol. Une odeur de mort et de pourriture, qui me prend à la gorge. Un froid soudain, glacial. Je relève la tête, et hurle. Au dessus de moi, se tient une créature monstrueuse, que l'on croise normalement uniquement dans les histoires d'horreur, quand le héros est seul est vulnérable. Ce que je suis. Entre les immenses dents blanches de la bête, aussi acérées que des couteaux de combat, des bouts de chair et de sang. Des yeux noirs, vides, cruels. Une peau sombre, visqueuse, blanche par endroits. Quatre pattes, au bout de chacune, six griffes recourbées, qui crissent sur le sol en un bruit désagréable. A l'arrière, une queue surmontée de milliers d'épines, qui sont également présente sur toute la colonne vertébrale du monstre. Le tout fait environ deux mètres à quatre pattes, alors debout, je n'ose même pas imaginer. 

Je me recroqueville, au fur et à mesure que la bête se rapproche, espérant qu'elle possède une faible vue. Malheureusement, ce n'est pas le cas et le monstre m'empoigne et me projette contre un mur. Je sens des os se casser et a douleur irradier dans tout mon corps. Je hurle de plus belle, des larmes et de la morve se joignant à mes cris. Mais la créature n'en a pas fini avec moi. Il me griffe le bras, déchirant mes vêtements et ma chair. Du sang coule, tombe sur le sol et forme une mare visqueuse. Ma tête me tourne, et je ne peux plus bouger mes bras. Je tente de me traîner dans les escaliers, mais la bête agrippe mon tee-shirt, déchirant ma peau, et me relance contre un mur. C'est mon crâne qui arrive en premier cette fois. J'ai le temps de sentir la douleur arriver, avant de sombrer dans l'inconscience.


Gwendoline

Ni une ni deux, je prends mes affaires et quitte la grotte accueillante. Je suis sûre qu'elle est déjà arrivée en haut. Peut être que j'ai réagi trop tard, et qu'elle sera déjà morte quand je sortirai de la cachette. Une alarme résonnant dans la tête, je parcours le corridor à toute vitesse, m'égratignant les bras contre les parois pointues. 

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