🎄XLIV. SNEAZZY

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principaux protagonistes : Sneazzy (Mohamed Khemissa), Safaa Ben Halem

principaux protagonistes : Sneazzy (Mohamed Khemissa), Safaa Ben Halem

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23 mars 2010

Madame Grayson allait me manquer.

Allongée sur mon canapé et le regard rivé sur mon plafond, je pensais à ça alors que l'odeur des cookies à la noix de pécan de mon ancienne voisine ne venait pas me chatouiller les narines. D'ordinaire, elle laissait toujours la fenêtre de sa cuisine ouverte, pour que les effluves de ses pâtisseries atteignent mes vitres également ouvertes spécialement pour l'occasion.

En raison de son vieil âge, ses enfants avaient conclu - avec son accord - de la faire emménager dans une maison de retraite où elle allait pouvoir s'amuser avec les autres personnes de son âge. Ça aurait été égoïste que de lancer une pétition pour qu'elle reste ici, alors que je ne pouvais passer qu'un mercredi chez elle, à jouer aux échecs.

Elle me battait toujours, ça en était devenu limite agaçant.

- Qu'est-ce que...

Jetant un regard vif vers l'heure affichée sur ma box télé, j'écarquillais les yeux en voyant qu'il était au moins minuit, et que dans l'appartement à côté - l'ancien de madame Grayson - la musique sonnait à fond. J'allais devenir folle envers une personne que je n'avais encore jamais rencontré, mon voisin.

En rentrant tout à l'heure du travail, j'étais tombée sur son déménagement et j'avais à peine eu le temps d'apercevoir le nouvel habitant de l'immeuble, que je m'étais déjà enfermée chez moi. Je détestais rencontrer du monde, je détestais me trouver face à des personnes que je ne connaissais pas.

Raison pour laquelle d'ailleurs je n'allais que très rarement en rendez-vous, je préférais côtoyer le garçon pendant de longs mois avant que, soit il fuit, soit il m'impose au moins un date, histoire de voir s'il n'était pas en train de perdre son temps. Madame Grayson les avait insulté un par un, en me vantant son fils qui, selon elle, était parfait pour moi.

Je l'avais aperçu une fois et honnêtement, je voulais bien admettre que l'amour maternel rendait aveugle. Baptiste était moche comme un manche à balai.

- Putain mais c'est une blague ?

Totalement en rogne contre le malpoli qui habitait dans l'ancien appartement de ma voisine, je tournais en rond pendant cinq longues minutes, espérant que ce dernier finisse par retrouver sa conscience et qu'il se décide à éteindre sa musique. Sérieux, on vivait en copropriété et il y avait des enfants ici.

Mais après avoir compris que mon nouveau voisin n'était pas déterminé à couper le son atroce qui faisait vibrer mes murs, je me chaussais de mes chaussons en fourrure et débouler telle une furie emmitouflée dans le couloir. Je fus immédiatement frappée par le fait que, d'ici, on n'entende rien.

Bordel, il avait dû coller son enceinte à mon mur, ce qui faisait que j'étais la seule idiote à tout entendre. Cela expliquerait pourquoi personne du voisinage ne s'était encore pointé pour cogner contre la porte du débile. Ici, il fallait savoir qu'on était très à cheval sur les règles de copropriété.

𝘣𝘦𝘴𝘵 𝘰𝘧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant