― Chapitre 7.

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Robert Baratheon s'était arrogé une salle d'audience. La pièce était bondée quand Ned Stark y pénétra. Vautré dans un grand fauteuil, à l'autre bout de la salle, le roi affichait un visage morne et fermé. À ses côtés se tenait Cersei, la main posée sur l'épaule de son fils, dont le bras était enveloppé d'épais bandages de soie. Cible de tous les regards, Arya se dressait au centre, avec Serena comme seule compagnie.

Faisant durement sonner ses bottes sur le sol dallé, Ned dit d'une voix forte : "Arya !" En l'apercevant, elle poussa un cri et se mit à pleurer. 

Mettant un genou à terre, il la prit dans ses bras. Elle tremblait de tous ses membres, hoquetait : "Je suis désolée..., désolée..., désolée."

Elle se sentait minuscule, juste un brin d'enfant maigrichonne, entre ses bras. Elle trouvait affreux d'être la cause d'un tel tapage. 

"Es-tu blessée ?" Elle avait le museau si sale que les larmes, en dégoulinant sur ses joues, y traçaient un sillage rose.

Ned se sépara de sa fille et ses yeux balayèrent la salle en quête de figure reconnaissable. Mais il n'y vit guère de ses hommes à lui. Ser Barristan arborait une mine grave. Le reste de l'assistance, hostile appartenait aux Lannister. Jaime Lannister et le Limier manquaient à l'appel, partis conduire les recherches vers le nord. 

"Que signifie ceci ? Pourquoi a-t-on amené mes filles ici ?"

Bien qu'il eût délibérément évité de s'adresser à elle, Cersei répondit d'un air supérieur à la place de son mari : "Comment osez-vous parler sur ce ton à votre roi ?"

À ces mots, le roi s'ébroua. "Silence, femme !" aboya-t-il en se redressant sur son siège. "Désolé, Ned, je n'ai jamais eu l'intention de les effrayer. Je voulais régler cette histoire au plus vite."

"Votre petite fille et un garçon boucher ont agressé mon fils. Son animal lui a presque arraché le bras," déclara Cersei Lannister d'un air peu aimable. 

"C'est faux. Elle l'a à peine mordu. Il faisait du mal à Mycah," protesta Arya, loin d'être effrayé de tenir tête à la reine. 

"Selon Joffrey, vous l'avez agressé tout en lâchant le loup sur lui."

Arya était de nouveau au bord des larmes, agacé par tant de mensonges. "Rien ne s'est passé comme ça," protesta-t-elle, alors que Serena glissait une main réconfortante sur son épaule, ce qui eut le don de l'apaiser un instant. 

"Si, ils m'ont attaqué. Elle a jeté mon épée dans l'eau." Mais il portait cette accusation, remarqua Ned, sans regarder sa fille en face. 

"Menteur !"

"Assez !" rugit le roi, exaspéré, tout en se levant. "Il raconte une chose, et elle, une autre. Par les sept enfers !" 

Sansa, sous les ordres de la reine, s'avança d'un pas hésitant. Vêtue de velours bleus rehaussés de blanc, elle portait au col une chaîne d'argent. Longuement apprêtée, son opulence chevelure auburn brillait de tout son éclat. Son regard balança de son père au prince.

"Je ne sais pas. Je ne me souviens pas. Tout s'est passé si vite, je n'ai pas vu..." larmoya-t-elle d'un air traqué.

Arya, telle une flèche, vola vers elle et, en la traitait de menteuse, se mit à lui tirer les cheveux. Eddard et Serena réussirent à les séparer sous le regard amusé de Cersei. 

"Elle est aussi sauvage que son loup. Qu'on la punisse."

Arya se raidit et, effrayé par la reine, se replia dans les bras de Serena. 

"Que prétends-tu de moi ? Je devrais la fouetter dans la rue ? Par les sept enfers ! C'est une querelle de gamins. Affaire classée."

"Joffrey restera marqué à vie !" insista Cersei. 

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant