― Chapitre 35.

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La Fraternité, guidée par Anguy, progressait à travers les sentiers sinueux de la forêt. La dense canopée couvrait le ciel, filtrant la lumière du soleil et créant des motifs d'ombres mouvantes sur le sol tapissé de feuilles mortes.

Au détour d'un chemin rocailleux, une lueur émergeait parmi les troncs d'arbres, indiquant l'emplacement d'une modeste auberge dissimulée dans les replis de la forêt.

À leur arrivée, Serena et le Limier furent accueillis par d'autres membres de la Fraternité déjà présents, festoyant autour d'une table. Les rires et les éclats de voix résonnaient dans l'air, contrastant avec l'atmosphère sombre et tendue qui avait prévalu tout au long du trajet. Auprès de tous ces hommes se tenaient trois adolescents, mais Serena n'y fit pas attention.

Les membres de la Fraternité semblaient en grande partie des hommes du commun, vêtus de haillons et de cuir usé. Au centre de cette assemblée se tenait un homme imposant que Serena reconnut tout de suite, Thoros de Myr.

Il avait participé il y a quelques mois au tournoi de Père. Non sans compter que, aux premiers troubles dans le Conflans, il avait été envoyé par Eddard Stark lui-même pour rendre la justice du roi et punir ser Gregor Clegane.

L'homme approcha, son regard, d'un bleu profond et pénétrant, semblait percer l'âme de la jeune femme. Une barbe broussailleuse ornait son menton tandis que son visage était recouvert de cicatrices, témoins muets des combats qu'il avait menés et des dangers qu'il avait affrontés.

"Tu ne devineras jamais quel homme nous avons trouvé !" Sur ces mots, Anguy retira le tissu qui recouvrait la tête de Sandor.

En voyant son visage abîmé, il s'écria d'un air enjoué : "Pas un homme, un Limier !" À ces mots, la confrérie entière ne pût s'empêcher de rire.

"Et cette jeune femme, qui est-elle ?" Il fit quelques pas vers Serena. 

"Une simple paysanne, elle se nomme Astrid."

"Astrid, hein ? Tu croyais vraiment pouvoir me tromper ?" Thoros s'approcha du visage de la jeune femme, scrutant chaque trait avec une acuité surprenante.

Son regard, empreint d'une étrange perspicacité, semblait pénétrer les profondeurs de son âme. Puis, sans la moindre hésitation, il prononça d'une voix assurée : "Tu es Serena Stark."

La surprise figea Serena sur place, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Mais avant même qu'elle ne puisse rassembler ses pensées pour répondre, une voix familière, chargée d'émotion, s'éleva soudain dans la pièce : "Serena !"

Elle tourna la tête, son regard embué de larmes croisant celui de sa jeune sœur. Arya, malgré l'état de délabrement dans lequel elle se trouvait, était là, se jetant littéralement dans les bras de sa sœur, comme si elle venait de retrouver un trésor perdu depuis longtemps.

Malgré la crasse qui recouvrait leurs vêtements et la fatigue qui marquait leurs visages, rien ne pouvait ternir l'éclat de ce moment de retrouvailles inespéré.

Serena, surprise par cette étreinte soudaine mais ô combien bienvenue, sentit couler le long de ses joues un torrent d'émotions débordant. Elle avait tant espéré revoir sa sœur, tant prié pour que le destin leur accorde une nouvelle chance. Et maintenant, contre toute attente, Arya était là, dans ses bras.

Autour d'elles, les hommes de la Fraternité observaient la scène avec une émotion indéfinissable. Ils se sentaient presque déconcertés, réalisant tardivement l'identité de la jeune fille qu'ils avaient emmenée avec eux. Comment avaient-ils pu ne pas reconnaître Serena et Arya Stark plus tôt ?

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant