𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄

― Chapitre 70.

La neige tombait encore lorsqu'ils arrivèrent près de Winterfell. La Fraternité avait suivi la route royale, serpenté entre les collines enneigées et caillouteuses, avant d'y arriver.

Winterfell se dressait majestueusement devant eux, une imposante citadelle au cœur des terres du Nord. La construction de Winterfell remontait à l'Âge des Héros, un temps où les légendes prenaient vie et où les dieux marchaient parmi les hommes.

Il y a huit mille ans selon la tradition, les premières pierres de la forteresse furent posées, enserrant une partie de la forêt préexistante pour créer le bois sacré.

Depuis lors, Winterfell n'avait cessé de croître et de s'étendre, chaque ajout à la forteresse enfouissant un peu plus les vestiges du passé sous les pierres du présent.

Le château s'élevait tel un monument imposant, un gigantesque arbre de pierre aux branches épaisses et noueuses, aux racines profondément enracinées dans les terres du Nord.

Serena se tenait parmi ses compagnons, son regard fixé sur la silhouette imposante du château qui se dressait devant elle.

Sans même avoir pénétré dans l'enceinte, une émotion puissante l'envahit. Winterfell, son foyer, se dressait là, devant elle, et elle ne pouvait retenir ses larmes.

Les souvenirs affluaient, comme des vagues déferlantes, et Serena se retrouvait submergée par l'émotion.

Les larmes dévalaient silencieusement sur ses joues. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu Winterfell, bien longtemps depuis qu'elle avait quitté ses terres natales.

Mais maintenant, elle se sentait comme transportée dans le passé. C'était le symbole de son héritage, le témoin de ses racines, le reflet de son histoire.

Et alors qu'ils pénétraient dans ses murs, les membres de la Fraternité savaient que leur destin était intimement lié à celui de cette forteresse légendaire.

Serena pénétrait à cheval dans l'enceinte majestueuse, les sabots de sa monture résonnant sur les pavés usés par le temps.

Le vent du nord soufflait doucement, portant avec lui le parfum familier des terres du Nord, mêlé aux souvenirs et aux émotions qui étreignaient son cœur.

Bien sûr, elle était consciente que rien ne serait jamais comme avant. Les murs de Winterfell pouvaient encore témoigner de la grandeur passée, mais le vide laissé par l'absence de ceux qu'elle avait tant aimés était palpable.

Son père bien-aimé n'était plus là pour l'accueillir. Catelyn, la matriarche aimante et forte, avait disparu, emportant avec elle une part de l'âme de Winterfell.

Ses frères, Robb, Bran et Rickon, avaient été arrachés à la vie trop tôt, leurs rires et leurs sourires résonnant désormais dans les souvenirs douloureux.

Et puis, il y avait les autres, les compagnons fidèles et les âmes qui avaient peuplé sa vie. Iris, Lady, Brousaille, Été, Nyméria, les loups qui avaient été plus que des animaux de compagnie, mais des amis et des protecteurs.

Rodrik Cassel, son neveu Jory, le loyal mestre Luwin, Hodor, tous avaient quitté ce monde, laissant derrière eux un vide immense et déchirant.

Et pourtant, même si rien ne serait jamais comme avant, elle trouvait une certaine consolation dans le simple fait de retrouver ces terres qui avaient forgé son être, ces terres où son cœur était ancré depuis sa naissance.

Les bannières des Stark flottaient fièrement dans le vent. Des soldats Stark, vigilant et prêts à défendre leur demeure, se dressèrent devant les membres de la Fraternité.