― Chapitre 111.

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Cersei se tient sur un balcon du Donjon Rouge, surplombant la capitale. Son regard est rivé sur la foule qui défile en contrebas, entrant par l'immense porte principale de la cité et se frayant un chemin à travers les rues pavées.

Vêtue de noir, sa silhouette élancée se détachant contre le ciel sombre semble absorbée par les événements qui se déroulent sous ses yeux. Mais son visage, autrefois resplendissant de beauté et d'assurance, porte désormais les stigmates de la guerre et du deuil – ses cheveux coupés courts, elle rayonne d'une aura plus sombre et plus impérieuse qu'auparavant.

« Notre message a donc été bien reçu ? » demande-t-elle, ses yeux scrutant attentivement la foule en contrebas.

« Votre peuple a entendu dire que l'usurpatrice arrive. Ils vous sont reconnaissants de votre protection dans l'enceinte du Donjon » répond Qyburn, la Main de la Reine.

« Vous êtes certain pour le dragon ? » poursuit-elle en se tournant vers Euron, son regard glacial transperçant le sien.

Le Greyjoy, portant un sourire de triomphe, répond d'une voix satisfaite : « Je l'ai vu couler sous les vagues, emportant avec lui Serena Stark. » Un éclat de satisfaction traverse le visage de Cersei à cette nouvelle.

« Cela a dû être apaisant de voir cette petite catin disparaître dans les eaux. J'aurais aimé être là. »

Il s'agenouille devant elle. « La gloire est à vous, ma reine » déclare-t-il d'une voix grave, tandis qu'elle se penche légèrement vers lui, sa main caressant sa joue avec un geste doucereux mais calculé.

« Lorsque la guerre sera gagnée, le Lion gouvernera la terre, le Kraken gouvernera la mer et notre enfant les gouvernera tous un jour » déclare-t-elle, les prémices de son plan de domination totale s'étendant déjà dans son esprit.

Un éclair de compréhension traverse le regard du Greyjoy alors qu'il réalise soudainement ce que ces mots signifient.

Il se redresse, ses yeux rencontrant ceux de Cersei avec une nouvelle lueur d'excitation. Sans un mot, il se tourne vers Qyburn qui hoche la tête en confirmation de la grossesse de la reine.

« Elle vient pour toi » reprend Euron, anticipant la confrontation à venir. Cersei, cependant, reste imperturbable. « Bien sûr qu'elle l'est. Gardez les portes ouvertes. Si elle veut prendre le château, elle devra d'abord assassiner des milliers d'innocents » ordonne-t-elle en se tournant vers Qyburn.

Puis, sans un regard en arrière, elle s'éloigne du balcon, passant devant Ser Gregor, la Montagne, qui garde Missandei. Les mains de cette dernière sont enchaînées et elle est en pleurs.

« Voilà pour la Briseuse de Chaînes » déclare-t-elle d'un ton ironique, jetant un regard méprisant sur les chaînes qui entravent Missandei, un rappel cruel de son passé en tant qu'esclave.

Au moment même, à Peyredragon dans la Chambre de la Salle Peinte, l'atmosphère était tendue. Daenerys posa la figurine représentant le lion sur la carte de guerre, symbolisant l'objectif imminent : la prise de Port-Réal.

Serena, assise dans un coin de la pièce, se remettait doucement de sa blessure, tandis qu'un guérisseur s'activait à recoudre son bras meurtri par l'attaque.

Ver Gris se tenait droit devant sa reine, les yeux rougis. « Nous allons prendre d'assaut la ville, ma reine. Nous tuerons vos ennemis. Tous. »

Mais Varys, d'un autre avis, se leva de sa chaise, ses yeux scrutant Daenerys avec gravité. « Votre Grâce. Je vous ai promis de vous regarder dans les yeux et de vous parler directement si jamais je pensais que vous faisiez une erreur. C'est une erreur. » Daenerys leva les yeux vers lui, son regard trahissant sa douleur.

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant