𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄

― Chapitre 57.

La journée se levait doucement sur le village, illuminant les collines de teintes chaudes et dorées. Sandor émergea lentement de son sommeil agité, ses paupières lourdes se relevant pour accueillir la lumière du jour naissant. Mais la solitude qui l'entourait n'était pas nouvelle.

Se redressant avec précaution, il posa un pied sur le sol froid de la chambre, puis l'autre, sentant la douleur familière de sa jambe blessée le parcourir.

Il se prépara avec hâte, ses gestes empreints d'une habitude acquise dans la douleur. Un bout de bois devint son allié, le soutenant alors qu'il s'avançait dans la pièce sombre.

À l'extérieur, les rayons du soleil embrassaient le village, baignant les ruelles de lumière dorée. Des enfants jouaienr, leurs rires cristallins résonnant.

À son approche, leurs jeux s'interrompirent, leurs regards curieux et craintifs se tournant vers lui. C'était une familiarité amère, une réaction qu'il avait rencontrée à maintes reprises, une preuve de son image d'homme intimidant, sinon effrayant.

Sans un mot, il continua son chemin, l'obscurité de la forêt lui offrant un répit momentané de ces regards scrutateurs. Malgré la douleur, il avançait, sa détermination brûlant comme un feu ardent dans son cœur meurtri.

La solitude qui l'envahissait se faisait encore plus oppressante en l'absence de Serena, la jolie brunette dont la simple présence avait le pouvoir de dissiper les ténèbres qui enveloppaient son esprit.

Sans elle à ses côtés, il se sentait exposé, vulnérable aux jugements et aux regards inquisiteurs des autres.

Mais alors qu'il se frayait un chemin à travers les rues étroites du village, là, au loin, il l'aperçut. Son cœur se serra d'un mélange de soulagement, ses pas s'accélérant instinctivement pour la rejoindre.

Sous le ciel d'un bleu profond, baignés par la douce lumière du soleil déclinant, Serena était assise sur un rocher érodé par le temps. À ses côtés se trouvaient Maggie, cuisinière affutée, et Adam, chasseur de renommé.

Le vent caressait doucement leurs visages alors qu'ils discutaient des nouvelles du vaste monde, des récits des terres lointaines et des héros et héroïnes qui s'y aventuraient.

Le nom de Daenerys Targaryen émergea dans leur conversation, porté par les vents de l'histoire et des rumeurs qui voyageaient même jusqu'à ces contrées reculées.

"Vous avez entendu parler des exploits de Daenerys Targaryen en Essos ?" demanda Maggie, les yeux brillants d'enthousiasme. "Il paraît qu'elle a libéré des esclaves et a apporté la justice là où il n'y avait que chaos et tyrannie."

Adam acquiesça, son regard se perdant dans les lointains. "Oui, j'ai entendu dire qu'elle a rassemblé des armées et des alliés, défiant les forces qui opprimaient les peuples. C'est une figure étonnante, même si je n'ai jamais eu le privilège de la rencontrer."

"Oui, et ce qui est encore plus incroyable, ce sont ses dragons. On dit qu'elle en a trois, des créatures de feu et de légende. C'est à peine croyable."

Serena écoutait avec fascination, imaginant les vastes étendues d'Essos et les exploits de cette reine aux dragons.

"C'est vraiment remarquable," dit-elle, ses pensées se perdant dans les récits de courage et de détermination de la Targaryen. « Je me demande ce que ça fait de voir de tels êtres magiques. »

Lorsque Serena aperçut enfin l'homme avec qui elle avait passé la nuit, elle se mit un sourire. Lorsqu'enfin leurs regards se croisèrent, un éclat de tendresse et de compréhension passa entre eux, un lien invisible qui transcendait les mots et les silences.

Dans cet instant, Sandor sut qu'il était là où il devait être, aux côtés de celle qui avait réussi à percer les murailles de son âme et à toucher son cœur avec une douceur infinie.

Elle se mit à marcher à ses côtés, choisissant un sentier bordé d'arbres ombragés où ils pourraient parler en toute tranquillité. La douce brise caressait leurs visages, apportant avec elle une sensation de calme et de sérénité.

"Bonjour monsieur le bûcheron," commença-t-elle d'une voix douce et taquine. Il lui répondit en déposant un chaste baiser sur le sommet de ses cheveux.

Ils s'installèrent côte à côte, Sandor prenant soin de soulager sa jambe meurtrie en prenant place à ses côtés.

"Bien dormi ?" demanda-t-elle innocemment, son regard pétillant d'une lueur espiègle. Un léger sourire étira les lèvres de Sandor, illuminant son visage habituellement taciturne.

"Je crois bien que je n'avais jamais aussi bien dormi," avoua-t-il avec sincérité, se laissant aller à ce rare sentiment de bien-être.

Le regard de la jeune femme trahissait son bonheur alors qu'elle répondait : "Je crois bien que moi aussi." Elle glissa sa main autour de celle du grand homme.

Sandor sentit son cœur s'emballer, des souvenirs de la nuit précédente resurgissant dans son esprit, éclairant chaque moment de tendresse partagé entre eux.

"Quels sont tes plans pour aujourd'hui ?" murmure-t-elle en effectuant de douces caresses sur la main chaude de l'homme à ses côtés. 

Sandor réfléchit un instant avant de répondre d'un ton déterminé : "Couper du bois."

Serena fronce les sourcils, préoccupée. "Tu n'es pas en état, tu ferais mieux d'attendre encore quelques jours," insiste-t-elle doucement, exprimant ses inquiétudes pour sa santé.

"Tu comptes sûrement aller chasser avec ton Adam chérie," grogne-t-il d'un air mécontent, la jalousie pointant dans sa voix. 

Serena laisse échapper un léger rire, sachant très bien ce qui pourrait calmer l'humeur ombrageuse de Sandor. "Je comptais rester avec toi. Mais puisque tu insistes..." murmure-t-elle d'une voix mielleuse en se levant, un sourire taquin étirant ses lèvres.

Sandor la retient d'un geste ferme. "Reste," ordonne-t-il, tirant doucement la brune vers lui jusqu'à ce qu'elle finisse sur ses genoux. "C'est mieux comme ça," assure-t-il en déposant un doux baiser dans le creux de son cou.

"Tu te rappelles quand on s'est rencontrés pour la première fois ?" demande-t-elle subitement, les yeux plongés dans ceux du grand homme. Il laisse échapper un léger sourire empreint de nostalgie.

"Bien sûr. Je me rappellerai toujours de ta jolie robe rouge, de ta coiffure apprêtée, de la façon dont tu te tenais fièrement auprès de ton père," confirme-t-il, replongeant dans ce souvenir précieux.

Ce souvenir attriste la jeune femme, bien que ce ne soit pas son intention. Ses pensées dérivent rapidement vers son père décédé, puis vers la plus jeune de ses deux soeurs.

"Tu penses qu'on recroisera un jour la route d'Arya ?" Elle lance la question dans l'air, espérant peut-être une réponse rassurante.

"J'en sais foutrement rien, même si je l'espère. C'était son choix de partir," déclare-t-il, une pointe de regret dans la voix. Il sait combien le chemin d'Arya est semé d'embûches, et il se demande souvent où elle pourrait être à présent. "Arrête de te triturer l'esprit," s'oppose Sandor, rompant le silence qui s'est installé entre eux. Il dépose une main réconfortante dans les cheveux de Serena, cherchant à apaiser son tourment.

"On est bien ici. Pour l'instant, je vais profiter du moment présent," ajoute-t-il avec sincérité, souhaitant lui rappeler que malgré les incertitudes, ils sont ensemble, et c'est tout ce qui compte pour l'instant.