𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄

― Chapitre 20.

Ce soir-là, Serena, assise sur son lit, attendait patiemment la venue du Limier. Elle avait revêtu une jolie robe de nuit blanchâtre, espérant créer une atmosphère différente de la sombre réalité du monde qui les entourait. 

Les bougies dans la pièce projetaient une lueur douce, créant une ambiance feutrée. Ses pensées étaient cependant agitées, partagées entre l'excitation et l'appréhension.

Cependant, au bout d'une heure, elle commença à se dire qu'il ne viendrait peut-être pas. L'incertitude planait dans l'air, et elle se sentait déçue et frustrée par cette attente apparemment vaine.

Pourtant un bruit l'attira à sa porte. Sans même prendre le temps d'enfiler une robe de chambre, elle se leva pour ouvrir la porte. 

Quelle ne fut pas sa surprise en voyant Meryn Trant. "Que faites vous là ?" 

D'un sourire moqueur, il répondit : "Je suis là pour m'assurer de votre sécurité." 

Une réponse qui ne la convainquit guère. Une odeur d'alcool l'entourait. Son regard impudique, voire obscène, la fit frissonner, et une vague de souvenirs douloureux de son mariage avec le Bolton la submergea.

Elle ressentit comme une décharge électrique dans son dos, là où se trouvaient ses cicatrices. Un malaise l'envahit, mais elle s'efforça de le dissimuler derrière une façade impassible. 

"Vous me faites peur, je veux que vous partiez." Il était sacrément ivre, les joues rougies par l'alcool.

Sans son consentement, le chevalier se rapprocha et glissa une main sur les hanches de la jeune femme. "Laisse toi faire et tout ira pour le mieux..." 

Dans une réaction instantanée, elle repoussa violemment la main du chevalier et recula. "Ne me touchez pas !"

Le cœur de Serena battait rapidement, sa respiration devenait saccadée. Les souvenirs douloureux et les émotions intenses provoquaient en elle une crise d'angoisse.

Elle s'appuya contre le mur, tentant de reprendre le contrôle de sa respiration, mais chaque souffle semblait plus difficile que le précédent. La pièce tourna autour d'elle, et elle sentit une vague de panique l'envahir.

Sans un regard en arrière, elle se mit à courir de toutes ses forces pour fuir l'homme. Ses pas résonnaient dans les couloirs, sa longue robe entravant parfois sa course, mais elle ne s'arrêta pas. La peur la poussait à fuir, à mettre autant de distance que possible entre elle et l'homme menaçant.

Mais le chevalier ne la poursuivait pas, elle fuyait simplement l'ombre de son ancien mari violent et abusif. Chaque couloir traversé semblait être un labyrinthe angoissant, mais elle s'y engouffrait, cherchant désespérément un refuge.

Sans qu'elle ne le remarque, elle se dirigea instinctivement vers les baraquements des manteaux d'or, là où devait se trouver l'endroit où vivait le Limier. Ses pieds la guidaient presque automatiquement vers ce qu'elle percevait comme un refuge, un lieu où elle espérait trouver sécurité et protection.

La panique qui l'habitait continuait de la pousser en avant, et elle ne ralentit que lorsqu'elle arriva devant la porte des quartiers du Limier. Respirant difficilement, elle frappa avec insistance.

Aucune réponse ne vint de l'autre côté de la porte. Serena sentit la panique monter en elle alors qu'elle continuait à tambouriner sur le bois, espérant désespérément que le Limier serait là pour la réconforter.

Le silence persista. Serena se sentit désemparée, se demandant s'il était même là. Cependant, un bruit derrière elle la fit sursauter. L'homme qu'elle cherchait se tenait là, derrière elle, une rose rouge en main.