― Chapitre 113.

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Plusieurs jours avaient passé depuis la décapitation de Missandei. Ce jour-là, la plage de Peyredragon était baignée par les rayons du soleil alors que le bateau de Jon accostait près du rivage, brisant le calme apparent qui régnait sur l'île, tandis que le régent du Nord marchait d'un pas rapide.

« Les armées du Nord ? » interrogea Varys alors qu'ils se mettaient en marche vers Peyredragon.

« Nous venons de traverser le Trident. Ils seront aux murs de Port-Réal dans deux jours. Comment va-t-elle ? » demanda-t-il, faisant référence à Daenerys.

L'eunuque soupira. « Elle n'a vu presque personne depuis notre retour. N'a pas quitté ses appartements, n'a accepté aucune nourriture. La seule personne qu'elle accepte dans ses appartements est Serena. Vous êtes inquiet pour elle. J'admire votre empathie. »

« Vous ne l'êtes pas ? » demanda Jon, cherchant à comprendre les motivations de Varys.

« Je suis inquiet pour nous tous. On dit qu'à chaque fois qu'un Targaryen naît, les dieux lancent une pièce de monnaie et le monde retient son souffle. »

« Nous ne sommes pas très friands d'énigmes là d'où je viens. »

Mais Varys n'est pas là en train de plaisanter : « Nous savons tous les deux ce qu'elle s'apprête à faire. »

Une pause s'ensuivit, remplie du poids de l'incertitude et de la tension qui planait sur l'avenir incertain des Sept Royaumes. Jon poussa un soupir, conscient des défis qui les attendaient et de la responsabilité qui pesait sur ses épaules.

Une pause s'ensuivit, pendant laquelle leurs regards se croisèrent, chacun mesurant le poids de leurs paroles et le fardeau des décisions à venir.

« C'est sa décision à prendre. Elle est notre reine » déclara Jon, affirmant son allégeance à Daenerys malgré les doutes et les incertitudes qui pesaient sur leur cause.

« Les hommes décident où réside le pouvoir, qu'ils le sachent ou non et qu'ils le veuillent ou non » répliqua Varys.

« Qu'est-ce que vous voulez ? » demanda Jon, cherchant à comprendre les motivations cachées de l'eunuque.

« Tout ce que j'ai toujours voulu. Le bon dirigeant sur le trône de fer. Je ne sais toujours pas comment sa pièce est tombée. Mais je suis tout à fait sûr de la votre. »

Sur ces mots, Jon comprit que l'eunuque était au courant de sa véritable identité et de son droit légitime au trône.

Il soupira, se demandant qui avait pu parler. Arya ? Non, elle ne se confiait à personne. Serena ? Non, il avait toute sa confiance en elle. Bran ? Il n'avait aucun motivation à faire cela. Sansa...

« Je n'en veux pas. Je n'ai jamais voulu » rétorqua-t-il avec sincérité, soulignant son désintérêt pour le pouvoir et la politique de cour.

Varys, cependant, persista dans son argument. « J'ai connu plus de rois et de reines que n'importe quel homme vivant. J'ai entendu ce qu'ils disent aux foules et vu ce qu'ils font dans l'ombre. J'ai fait progresser leurs desseins, aussi horribles soient-ils. Mais ce que je vous dis maintenant est vrai : vous dirigerez sagement et bien, tandis qu'elle... » commença-t-il, mais Jon ne voulait pas en entendre davantage.

« C'est ma reine » déclara-t-il fermement. Les deux hommes se regardèrent un instant, chacun conscient des divergences profondes qui les séparaient.

Jon se détourna alors pour continuer son chemin seul, laissant l'eunuque soupirer en regardant sa silhouette s'éloigner, réalisant que ses tentatives pour influencer les événements pourraient être vaines face à la loyauté obstinée de Jon envers Daenerys.

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant