― Chapitre 55.

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Lorsqu'il ouvrit les yeux, il fut fortement déçu de constater qu'il était seul dans son lit. Elle avait disparu.

Mais il n'était pas seul dans la pièce. En se redressant difficilement, il sursauta en apercevant un homme assis non loin de lui.

Cet individu était plus âgé que lui, arborant un air sympathique sur son visage ridé. L'inconnu semblait prendre grand soin de sa jambe blessée.

Il put remarquer autour du cou de l'inconnu un drôle de collier en forme de soleil. Alors, il ne s'était pas trompé, un mestre était caché derrière l'un de ces foutus rochers ?

"Putain, t'es qui toi ?" grogna le blessé en s'écartant de l'inconnu, cachant sa jambe meurtrie sous les couvertures.

"Tu devrais me laisser faire, je n'en ai pas terminé avec ton bandage. Je suis le Septon Ray. C'est un plaisir de pouvoir enfin faire ta connaissance," déclara l'homme au curieux collier, un sourire bienveillant aux lèvres.

Méfiant de nature, le blessé observa attentivement cet homme qui se présentait comme un septon. Puis il écarta un peu les couvertures pour permettre au Septon Ray de continuer à soigner sa jambe blessée.

Sandor savait qu'il devait se reposer et laisser cet homme faire son travail, même s'il ne comprenait pas pourquoi ce Septon s'occupait de lui avec autant de bienveillance. "Je devrais être mort," déglutit difficilement le blessé.

"C'est ce que je croyais quand je t'ai retrouvé dans le Val. Une jambe abîmée, le corps recouvert d'insectes, un véritable cadavre. Ton os te ressortait de la jambe. Serena pleurait, le visage enfoui dans ton torse, nous suppliant de te sauver. J'ai tenté de raisonner cette pauvre dame, lui promettant de t'enterrer respectueusement. Puis nous t'avons entendu tousser. J'ai failli me chier dessus. J'ai pensé que tu allais mourir avant que l'on t'emmène, mais non. Tu as failli mourir une dizaine de fois. Honnêtement, Serena était la seule à croire que tu vivrais. Tu as survécu à chaque fois. Qu'est-ce qui t'a fait tenir ?"

"La haine," répondit simplement Sandor, toujours aussi souffrant de sa blessure.

"Non, je veux dire une véritable raison à ta survie," riposte le Septon, cette fois sérieusement.

"C'est juste que je suis un costaud pas facile à tuer," grogne le blessé, agacé par les paroles religieuses de l'homme.

"Non, les dieux t'ont gardé," explique l'homme avant de se relever, ayant fini avec le bandage.

Il ne pouvait nier les innombrables fois où il avait échappé à la mort, comme si une main invisible le protégeait malgré lui.

Mais admettre que les dieux avaient un plan pour lui allait à l'encontre de tout ce qu'il avait toujours cru. Pour lui, il n'y avait que la force brute et la survie, rien de plus.

"Quelqu'un m'a déjà dit ça. Il parlait d'un autre dieu," reprend le blessé, les yeux rivés sur le collier du Septon.

"Qui sait ? J'en connais peu sur les dieux. Il y a plein de fils de putes qui pensent connaître la volonté divine. Pas moi, je ne connais même pas leurs vrais noms. C'est peut-être les Sept, ou peut-être que ce sont les Dieux très anciens. Ou peut-être que c'est le Seigneur de la Lumière, ou peut-être qu'ils sont tous la même putain de personne. Je ne sais pas. Ce qui compte, je crois, c'est qu'il y ait quelque chose de plus grand que nous. Et quoi que ce soit, il a des plans pour Sandor Clegane et Serena Stark."

"Tu m'as pas connu quand je sévissais, tu sais pas tout ce que j'ai fait, tout ce que j'ai dû faire," explique Sandor d'un ton sombre, son regard dur fixé sur le Septon. "Et je te conseille de garder secret l'identité de Serena, sinon tu auras affaire à moi," ajoute-t-il d'un ton menaçant.

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant