― Chapitre 68.

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L'aube se leva doucement, dispersant les ombres de la nuit et réveillant le monde d'une lumière dorée. Beric et Serena se levèrent silencieusement, conscient de ne pas vouloir déranger leurs compagnons endormis.

Ils se retrouvèrent dans la grange, un endroit tranquille et isolé où ils pouvaient s'entraîner en toute intimité. Beric avait apporté plusieurs épées, chacune polie et soigneusement entretenue, prêtes à être maniées par des mains déterminées.

"Nous devons commencer par les bases," avait-il commencé. "Une bonne posture est essentielle pour tout combattant. Tenez votre épée fermement, mais avec souplesse. L'équilibre est la clé."

Serena tenait l'épée avec une certaine raideur, mais son désir d'apprendre brillait dans son regard. Le borgne passa plusieurs heures à la guider à travers les mouvements fondamentaux.

Il corrigeait sa posture, ajustait sa prise, et l'encourageait à chaque pas de progrès. La jeune femme était déterminée à absorber chaque leçon, à honorer la confiance que Beric avait placée en elle.

"La fluidité est importante," expliqua-t-il, faisant une démonstration élégante des mouvements qu'il attendait d'elle. "Le combat est comme une danse, Serena. Il faut savoir anticiper les mouvements de l'adversaire, s'adapter à chaque situation."

Chaque coup d'épée était un défi. Mais avec chaque correction, chaque encouragement de Beric, elle sentait sa confiance grandir.

Finalement, il marqua une pause. "C'est assez pour aujourd'hui. Vous avez bien progressé, mais il reste encore beaucoup à apprendre. J'ai reconnu la détermination d'une Stark dans vos gestes."

Ils rangèrent leurs épées avec soin. Serena émergea de la grange où elle avait passé les dernières heures. Les connaissances nouvellement acquises chatouillaient son esprit, lui insufflant un sentiment de confiance et d'accomplissement.

Le froid piquant de l'hiver lui mordait les joues alors qu'elle émergeait de l'obscurité de la grange pour se retrouver dans le monde éveillé. Les pensées tourbillonnaient dans son esprit, dérivant entre la satisfaction de ses progrès avec l'épée et les souvenirs plus sombres qui avaient marqué la veille.

Le village dévasté, les cris étouffés, le sang sur la neige... Trop de peines s'étaient abattues sur cette terre, trop de vies avaient été brisées par la cruauté des hommes.

Le vent soufflait avec une froideur implacable, balayant les flocons de neige à travers la campagne désolée. Sandor se tenait là, seul parmi les tombes fraîchement creusées, une pelle dans les mains, son visage dissimulé sous la capuche de sa cape.

La neige continuait de tomber, recouvrant lentement le sol déjà gelé d'un manteau blanc immaculé.

Chaque coup de pelle était un écho de ses remords, un écho de ses regrets amers qui pesaient lourdement sur son âme tourmentée.

Il détestait ce monde froid et cruel, un monde où les innocents étaient souvent les premières victimes des actes de violence et d'égoïsme.

Le sol gelé résistait à ses efforts, défiant sa détermination avec une obstination glaciale. Mais Sandor ne fléchissait pas. Il creusait avec une fermeté résolue, chaque mouvement guidé par le poids écrasant de sa culpabilité.

Les images des visages du fermier et de sa fille hantaient ses pensées, leurs regards vides le fixant avec une accusation muette.

Il se rendait compte, avec une amertume déchirante, qu'il était trop tard pour réparer ses erreurs, trop tard pour revenir en arrière et changer le cours des événements. Leur mort était une cicatrice indélébile, un rappel cruel de sa propre faiblesse, de sa propre cruauté.

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant