― Chapitre 47.

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Dans la quiétude de la nature, Sandor ouvrit lentement les yeux, émergeant d'un sommeil profond. La lumière matinale peinait à percer à travers les feuillages des arbres.

Sa silhouette massive reposait sur le sol, enveloppée de son armure qui, bien que protectrice, lui offrait peu de confort.

Un frisson d'appréhension le parcourut lorsqu'il réalisa qu'il se trouvait seul. Ses yeux scrutèrent rapidement les alentours, à la recherche des deux femmes qui l'avaient accompagné jusque-là.

Le feu qui avait crépité joyeusement la veille, répandant sa chaleur réconfortante dans l'air frais de la nuit, gisait désormais en un amas de cendres froides.

Un sentiment d'urgence l'envahit soudainement, chassant la torpeur du sommeil. Il se redressa brusquement. Pour la première fois depuis le début de leur périple, une anxiété palpable s'emparait de lui. Les pensées se bousculaient dans son esprit endormi, alimentant ses craintes les plus sombres.

Le soulagement l'envahit lorsqu'il aperçut au loin les formes familières des deux femmes, leurs silhouettes se dessinant doucement contre le décor paisible d'une rivière.

Un poids se souleva de sa poitrine, chassant l'anxiété qui l'avait étreint un instant plus tôt. Il s'approcha d'elles avec une lenteur calculée, son regard scrutant leur activité avec curiosité.

Serena, sa haute silhouette dominante se penchant avec grâce sur les montures, les apaisait d'une main experte.

À ses côtés, Arya se livrait à une étrange danse, sa petite épée tournoyant dans les airs avec une grâce surprenante. Elle évoluait comme une ombre agile, se mouvant avec une fluidité déconcertante.

Ses mouvements étaient empreints d'une légèreté aérienne, une sorte de danse improvisée où chaque geste semblait avoir un sens caché, une intention secrète.

Puis, reprenant ses esprits, le Limier s'approcha d'elles avec un pas décidé. Il observait Arya avec un mélange d'amusement et de perplexité alors qu'elle continuait sa drôle de danse, maniant sa lame avec une agilité déconcertante. "Qu'est-ce que tu fous ?" grince-t-il en arrivant auprès de l'enfant.

"Je m'entraîne," répondit-t-elle sans lui lancer un seul regard, trop occuper à faire tourniller sa lame.

"À comment mourir ?" se moque le grand homme avant que Serena ne prenne place à ses côtés, un sourire aux lèvres. 

"Personne ne me tuera."

"Ils y arriveront si tu te tortilles comme ça. Ce n'est pas comme ça qu'on se bat," grogne le Limier, ce qui fait sourire de plus belle Serena. 

"Ce n'est pas pour me battre, c'est la danse de l'eau."

"La danse de l'eau ?" répéta-t-il, un sourcil arqué d'incompréhension. "Qu'est-ce que c'est que ça ? Peut-être devrais-tu mettre une robe," déclara-t-il d'un ton moqueur, un sourire ironique aux lèvres. Son regard croisa celui d'Arya, défiant et provocateur.

"C'est un style d'escrime originaire de Braavos," explique à son tour Serena, les bras croisés.

"Toutes les gonzesses savent faire ça ?" demande le Limier en lançant un regard à la grande brune. 

"J'en sais rien, c'est elle qui m'a dit ça," souffle l'aînée Stark en esquissant un sourire.

"C'est une technique d'escrime, une façon de se mouvoir avec fluidité et grâce. Comme l'eau qui s'écoule d'une rivière," déclare Arya, non sans s'arrêter de danser. Le Limier secoua la tête, incrédule.

Pour lui, l'escrime était une affaire sérieuse, une question de force brute et de maîtrise, pas une question de poésie et de légèreté.

Serena, à ses côtés, ne put retenir un léger rire devant sa réaction. Elle connaissait bien sa sœur, avec ses idées farfelues et ses rêves d'aventure. L'enfant poursuivit sa danse, une ode à la liberté et à la détermination.

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant