― Chapitre 14.

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Au lever du jour, Serena émergea de ses appartements, revêtue d'une robe blanchâtre qui semblait refléter l'aube naissante. Les étoffes légères caressaient délicatement le sol tandis qu'elle se déplaçait avec grâce.

La soirée précédente avait été consacrée à l'activité minutieuse de faire ses valises, pliant avec précaution des fragments de sa vie à Port-Réal. Des robes soigneusement choisies, des souvenirs précieux, tout était méticuleusement organisé dans des bagages qui symbolisaient un chapitre sur le point de se refermer.

Les couloirs du Donjon Rouge étaient baignés dans la douce lumière du matin, mais dans le cœur de Serena, une mélancolie voilait l'éclat de ce jour naissant. Bientôt, elle et ses sœurs allaient quitter la capitale, laissant derrière elles les ombres de Port-Réal.

Dans les couloirs majestueux du palais, elle croisa le chemin de lord Baelish, le maître des intrigues et des complots. Sa voix doucereuse résonna dans le corridor tandis qu'il lui souhaitait une bonne journée, agrémentant son discours de compliments élégants, comme à son habitude. "Lady Serena, quelle délicieuse surprise de vous croiser en ces couloirs. Vous êtes resplendissante, comme toujours."

Il semblait prendre plaisir à flatter la jeune Stark, comme-ci tout cela n'était qu'un jeu pour lui. Cependant, conscient des derniers événements et des tensions régnant entre elle et lui, Littlefinger prit l'initiative de se faire pardonner. 

"Je tiens à m'excuser, lady Serena, si mes paroles précédentes vous ont causé du tort. Je ne voudrais pas vous mettre mal à l'aise en étant si... irrespectueux envers le Chien."

Serena, ne voulant pas paraître irrité, répliqua d'un ton calme : "Ce n'est pas à moi que vos excuses devraient être destinées."

Curieux et perspicace, Littlefinger chercha à comprendre le curieux lien qu'il y avait entre cette jolie jeune femme et le Chien des Lannister. "Pardonnez ma curiosité, mais quel intérêt portez-vous au Chien, lady Serena ?"

"Il n'est rien pour moi, lord Baelish." Un mensonge délibéré, car malgré sa déclaration, Serena ressentait une certaine affinité avec le Limier. Lord Baelish, loin d'être dupe, décida de partager une information qui pourrait piquer la curiosité de la Stark.

"Permettez-moi de vous révéler une petite confidence, lady Serena. Ce matin même, le Chien est venu dans l'une de mes maisons de plaisir pour passer une agréable heure en compagnie de l'une de mes plus jolies prostituées." 

L'information lâchée par Littlefinger résonna dans l'esprit de Serena comme une révélation inattendue et déconcertante. Elle se sentit soudainement trahie, comme si une confidence indiscrète avait mis à nu un fragment de la vie privée du Limier, celui qui avait occupé ses pensées d'une manière qu'elle avait à peine admise.

La révélation suscita un tumulte d'émotions contradictoires chez elle. La trahison se mêlait à la blessure, tandis que la perplexité s'insinuait dans son esprit.

Rien ne s'était passé entre elle et le Limier, rien d'autre que des regards échangés et des conversations fugaces. Alors pourquoi cette soudaine vexation, cette jalousie qui pointait son nez ?

Serena tenta de rationaliser ses sentiments. Ils n'étaient rien l'un pour l'autre, elle et lui. Aucune promesse, aucun engagement, rien qui aurait pu justifier la douleur qu'elle ressentait à présent. Et pourtant, les émotions humaines, complexes et souvent irrationnelles, résistaient à la logique.

"Pourquoi me dites-vous cela, lord Baelish ? Suis-je censé m'intéresser à la vie sexuelle de cet homme ?"

Maître des manipulations, il répondit avec une assurance calculée : "J'ai pensé que cela pourrait vous intéresser, lady Serena."

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant