𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄

― Chapitre 50.

Le soleil de l'après-midi baignait les collines dans une lumière dorée, créant des ombres douces qui se balançaient au gré du vent léger. Les montagnes se dressaient majestueusement autour d'eux.

Le Limier était assis à l'écart, adossé à un rocher, sa carrure imposante encore plus impressionnante sans son armure.

Les pans de sa chemise flottaient doucement dans la brise tandis qu'il tentait maladroitement de soigner sa blessure, une grimace de douleur tordant son visage buriné.

Sa résistance farouche refusait toute aide extérieure, même celle des deux jeunes femmes qui observaient la scène avec une certaine appréhension.

Arya, les traits tirés par la fatigue, était absorbée dans l'entretien de son épée. À ses côtés, Serena observait le grand homme avec une curiosité teintée d'inquiétude.

"Putain de merde..." marmonnait-il entre ses dents serrées. La jeune louve ne pouvait rester indifférente à la situation précaire dans laquelle se trouvait leur compagnon.

"Vous vous y prenez mal," dit-elle d'une voix douce mais ferme, sa détermination transparaissant dans ses paroles. "Vous devez brûler cette horrible chose. Sinon ça va s'infecter et suppurer. Je sais que vous n'aimez pas le feu, mais il le faut."

Il grogna en réponse, une protestation sourde émanant de sa gorge serrée. Sa peur du feu était profonde. "Pas de feu," marmonna-t-il. C'était un combat intérieur, une bataille entre la nécessité et la terreur, entre la raison et l'instinct.

Mais Arya, imperturbable dans sa détermination, refusait de reculer. Elle savait ce qui devait être fait, même si cela impliquait de défier les peurs les plus profondément ancrées de leur compagnon.

D'un geste assuré, elle alluma une torche à partir du feu qui crépitait à proximité, la lueur vacillante dansant sur son visage déterminé.

"Ça ne prendra qu'une seconde," dit-elle avec une assurance tranquille, avançant vers le Limier avec la torche dans sa main tendue. "Ça ne vous blessera pas plus."

"Pas de feu !" rugit-il sa voix emplie d'une fureur contenue, son corps se raidissant instinctivement contre la menace des flammes. 

Il recula d'un pas, son regard sombre lancé vers Arya, une lueur d'hostilité brûlant dans ses yeux.

"Ferme-là sur ce sujet !" gronda-t-il, sa voix emplie d'amertume et de désespoir. "Grâce à vous deux, je trimballe deux sacs d'argent recherchés partout où s'étend le règne des Lannisters. Depuis là où nous sommes jusqu'où nous allons." 

L'enfant baissa la torche, son regard fixé sur le visage tourmenté du Limier. Ses paroles étaient comme des flèches empoisonnées, transperçant l'atmosphère déjà chargée de tension dans le petit groupe.

"Je suis aussi stupide que l'homme que tu as saigné comme un cochon ce matin. Je me fais mordre !" cracha-t-il avec amertume. Il se rassit lourdement.

Il était frustré, irrité par les choix qu'il avait faits, et il cherchait un bouc émissaire sur lequel déverser sa frustration. Arya, habituée à ses sautes d'humeur, ne réagit pas avec autant de surprise que prévu.

"Aucune récompense ne vaut tant d'ennuis. Je n'aurais jamais dû poser les yeux sur vous."

Tandis qu'Arya restait impassible, plus agacée qu'offensée par les mots du Limier, Serena sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble, après les épreuves et les dangers partagés, il remettait maintenant en question leur lien, leur alliance fragile.

Ces paroles étaient comme un coup de poignard dans le cœur, une remise en question douloureuse de tout ce en quoi elle avait cru.

Elle avait espéré que, malgré ses défauts et ses démons intérieurs, il reconnaîtrait la valeur de leur compagnie, la force de leur solidarité dans un monde gouverné par la trahison et la cruauté. Cette vérité était plus amère que jamais.