― Chapitre 48.

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Les sabots des chevaux résonnaient sur le sentier rocailleux alors que les trois compagnons poursuivaient leur marche à travers les contrées sauvages.

Leur estomac grognait avec insistance, rappelant la nécessité urgente de trouver de quoi se sustenter. La faim, compagne indésirable de leur périple, s'insinuait sournoisement dans leurs pensées, les tourmentant à mesure que les heures s'écoulaient.

Dans leurs souvenirs, le souvenir du dernier vrai repas partagé émergeait. C'était chez le fermier et sa fille qu'ils avaient trouvé refuge, même si leur séjour s'était vite transformé en un affrontement.

Sandor, souvent taciturne mais hanté par une certaine culpabilité, se maudissait intérieurement pour avoir déclenché cette tragédie si tôt dans leur périple.

Serena avait remarqué un changement inhabituel dans le comportement du Limier ces derniers jours. Bien qu'il ait toujours été un homme complexe et parfois ombrageux, sa récente attitude était encore plus sombre et tourmentée.

Au lieu de sa présence habituellement réservée mais attentive, il passait désormais la plupart de son temps à se morfondre, à se plaindre, ou à sombrer dans le silence.

Ses éclats de colère étaient devenus plus fréquents, dirigés parfois de manière injuste envers Arya, comme si elle était devenue le réceptacle de ses frustrations. Pourtant, malgré son attitude difficile, Serena ne pouvait s'empêcher de ressentir de l'empathie pour lui.

Ce que les trois compagnons de route découvrirent en arrivant devant une maison ne fut pas ce à quoi ils s'attendaient. Au lieu de soldats ou de vivres, ils trouvèrent un vieil homme gisant au sol, grièvement blessé.

Son corps meurtri témoignait des horreurs qu'il avait dû affronter. Ses yeux ternis par la douleur fixaient les nouveaux arrivants, comme s'ils cherchaient à puiser un peu de réconfort dans leur présence compatissante.

Sans un mot de plus, ils descendirent de leurs montures. Serena s'agenouilla près du mourant, son regard scrutant la blessure qui le rongeait.

Elle n'avait pas besoin de paroles pour exprimer sa détermination à lui venir en aide, à soulager ne serait-ce qu'un instant sa souffrance indicible.

Sa petite sœur observait la scène avec une détachement feint, dissimulant malgré tout une lueur de préoccupation dans ses yeux sombres. Le silence pesant est brisé seulement par les souffles haletants de l'homme mourant.

Serena examinait attentivement la blessure du vieil homme, ses doigts délicats explorant les contours de la plaie.

"Vous ne devriez pas rester assis dehors comme ça," commença Arya d'une voix douce, laissant transparaître son empathie pour la souffrance de l'homme.

Le vieil homme tourna son regard fatigué vers l'enfant, ses yeux emplis de la tristesse des souvenirs passés.

"Où d'autres s'asseoir ? J'ai essayé de rejoindre ma cabane et je me suis rappelé qu'ils l'avaient brûlée."

"Qui étaient-ils ?" questionna le Limier, la main gauche serrant fermement la garde de son épée. Le vieil homme secoua la tête avec résignation.

"J'ai arrêté de demander," répondit-il d'une voix tremblante, lassé par les tourments infligés par la cruauté humaine.

"Ça ne peut être arrangé," déclara Serena après avoir examiné la blessure du vieil homme. 

"J'en suis conscient..." murmura-t-il, son regard se perdant dans l'horizon lointain, là où se dessinait le crépuscule de sa propre existence. Le vieil homme, pourtant, semblait trouver une forme de réconfort dans la dignité avec laquelle il abordait sa fin. "J'ai la chance de partir sur une vue plaisante," murmura-t-il, une lueur de résignation dans les yeux, alors qu'il observait la jeune femme agenouillée devant lui.

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant