― Chapitre 91.

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Les deux dragons se posent majestueusement au sommet du mur, déposant le groupe en sécurité. Un à un, les compagnons descendent, chacun portant le poids de la bataille et des pertes subies.

Serena, le cœur lourd de chagrin, descend de Viserion, les yeux embués de larmes à l'idée d'avoir perdu Jon pour toujours.

Jorah reste aux côtés de Daenerys, près de la Tour de Guet, gardant un mince espoir malgré l'incertitude qui pèse sur le sort de Jon. Pendant ce temps, Beric et Tormund prennent en charge le mort-vivant capturé, l'enfermant dans une cage pour assurer la sécurité de tous.

Serena se tient à quelques mètres de Daenerys, son cœur serré par l'absence de son frère, tandis que Sandor s'approche d'elle.

« Je n'ai pas vu Jon, Sandor. Je crains qu'il ne soit... »

« Il faut qu'on parle » déclare-t-il d'un ton sérieux. « Il n'y a rien à dire, Sandor. Rien qui puisse changer ce qui s'est passé. »

Mais semblait-il ne pas vouloir parler de ça : « Tu as mis en danger tout le groupe avec tes actions. Tu aurais dû-- »

Elle le coupe : « Je sais ce que tu penses. Ne fais pas ci, ne fais pas ça. Mais je n'ai pas la force de discuter maintenant. Pas après ça. »

Il baisse la tête. « On parlera plus tard, promis ? » Il acquiesce et s'éloigne, laissant sa fiancée seule.

Alors que la neige tourbillonne autour d'eux, les secondes s'étirent, lourdes de doutes et de craintes. Puis les deux jeunes femmes se regardent, une lueur de résignation dans les yeux.

Elles se préparent à partir lorsque soudain, un son familier résonne à travers la vallée enneigée. Un cor, annonçant l'arrivée d'un cavalier, déchire le silence glacé.

« Cavalier en approche ! » crie un homme, brisant le calme qui avait étreint le groupe. Ils se précipitent vers le bord du mur de glace, leurs cœurs battant la chamade. Dans la distance, à travers les tourbillons de neige, apparaît une silhouette familière.

C'est Jon, chevauchant son destrier, clairement affaibli par les rigueurs du froid arctique. Les deux jeunes femmes échangent un regard empreint de soulagement.

Puis tout se passe très vite jusqu'à ce qu'à l'intérieur du navire, alors qu'on embarquait, Jon gisait allongé, déshabillé et blessé.

Les marques de combat et les plaies témoignaient des épreuves qu'il avait traversées. Davos, le vieux compagnon, s'affairait autour de lui, essayant de soigner ses blessures avec le peu de moyens disponibles.

Daenerys se tenait à côté du lit, choquée par l'étendue des dégâts, mais aussi des anciennes cicatrices, de véritables coups de poignards.

Serena s'approcha et s'assit aux côtés de son frère. Sa main caressant tendrement son front, où la fièvre commençait à poindre, elle déposa un baiser sur le front du blessé, espérant que son amour et sa présence pourraient lui apporter un peu de réconfort dans sa douleur.

Après plusieurs heures de sommeil agité, l'homme commence à émerger de l'obscurité de l'inconscience. La pièce se clarifie lentement autour de lui, et il distingue les silhouettes familières assises près de lui.

La reine, avec un sourire de soulagement, rencontre son regard, sachant qu'il revient à lui. « Il faut le voir pour savoir. Maintenant je sais qu'ils existent, ces monstres... »

Jon hoche la tête, comprenant pleinement l'ampleur de ce qu'ils ont affronté. Il se souvient des regards des marcheurs blancs et de la terreur qui a glacé son sang.

Daenerys poursuit d'une voix chargée d'émotion : « Nous avons faillis perdre Viserion... Les dragons sont mes enfants. Ce sont les seuls enfants que j'aurai jamais. Est-ce que vous comprenez ? »

Ses yeux s'embuent de larmes, révélant la profondeur de son attachement à ses précieuses créatures. Elle savait à quel point elle avait mit en danger leur vies aujourd'hui. Il acquiesce silencieusement.

Puis elle poursuit : « Nous allons détruire le Roi de la Nuit et son armée. Et nous le ferons ensemble. Vous avez ma parole » déclare-t-elle, affirmant leur engagement commun envers cette quête périlleuse mais essentielle. Serena et lui la regarde, tous deux reconnaissants.

Jon, épuisé par les événements récents, répond d'une voix fatiguée mais reconnaissante : « Merci, Dany. » À l'entente de ce surnom, elle est momentanément prise au dépourvu.

« Dany ? Quelle est la dernière personne à m'avoir appelé ainsi ? Je ne suis pas sûr, était-ce mon frère ? » murmure-t-elle.

Jon réajuste ses mots avec précaution : « Très bien. Pas Dany. Qu'en est-il de Ma Reine ? Je plierais bien le genou mais... » Il marque une pause, réalisant la difficulté de sa situation. En effet, il n'était pas en position de le faire.

Ces paroles laissent Serena choquée, observant son frère exprimer des pensées qu'il avait gardées enfouies. « Et ceux qui vous ont prêté allégeance ? » demande Daenerys, son regard scrutant l'âme de Jon.

Il saisit la main de Daenerys. Leurs mains restent unies, comme liées par le destin. « Ils viendront tous vous voir pour ce que vous êtes. »

Daenerys, émue, serre sa main avec tendresse. Des larmes embuent ses yeux.

« J'espère que je le mérite. » Serena sourit et la rassure d'un simple hochement de tête, exprimant son accord.

Malgré les émotions qui les submergent, Jon refuse de lâcher la main de la reine. Leur regard se croise dans une intensité qui transcende les mots, chacun lisant dans les yeux de l'autre un mélange de peur, de courage et d'espoir pour l'avenir incertain qui les attend.

« Je vous laisse » murmure Serena, sentant que c'est le moment de s'éclipser, avant de quitter discrètement la cabine, les laissant seuls face à leurs sentiments et à leurs destins entrelacés.

Le vent marin caresse doucement son visage alors qu'elle se dirige vers le pont du navire. Là, elle trouve Sandor, debout à l'avant du bateau, perdu dans ses pensées, scrutant les eaux qui s'étendent à perte de vue.

Sans un mot, elle s'approche de lui par-derrière, ses pas feutrés sur le bois du pont. Lui, bien qu'il n'ait pas besoin de tourner la tête pour savoir qui s'approche, sent sa présence avant même qu'elle ne l'enlace.

Elle glisse tendrement ses bras autour de lui, se blottissant contre son dos solide, comme si rien d'autre ne comptait dans ce moment privilégié.

Le souffle du vent et le doux balancement du navire se mêlent au silence paisible qui règne entre eux. Les vagues clapotent doucement contre la coque du bateau, créant une symphonie apaisante qui accompagne leur étreinte.

Sandor se laisse envelopper par la chaleur de l'étreinte, profitant de la sensation réconfortante de ses bras autour de lui.

Il sent son parfum délicat emplir ses sens, apportant un peu de douceur dans leur monde tourmenté. Cela faisait longtemps, songea-t-il.

Après un moment de silence réconfortant, elle brise finalement le calme avec une question qui a pesé sur son esprit depuis quelques jours : « Est-ce qu'il y a quelque chose qui a changé entre nous depuis que je suis partie pour Peyredragon ? »

Il reste silencieux pendant un instant, contemplant l'horizon, puis il répond d'une voix assurée : « Rien ne peut changer entre nous. » Elle acquiesce lentement, sentant un poids se soulever de ses épaules.

Puis, avec une certaine hésitation, il reprend : « Je n'aurais pas dû te parler de cette façon. J'étais inquiet... » Il voulut lui dire à quel point il avait peur de la perdre, mais rien ne sortit de sa bouche.

Elle acquiesce, compréhensive. Je sais que c'est parce que tu te soucies de moi, songea-t-elle. Il tourne la tête vers elle, capturant son regard avec le sien, et dépose un doux baiser sur le sommet de ses cheveux bruns.

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant