𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄

― Chapitre 11.

Au beau petit matin, dans la bibliothèque silencieuse, baignée par la lueur douce des bougies, Serena avait trouvé refuge entre les étagères chargées de savoir. Son visage, éclairé par la lueur d'une petite bougie, est empreint d'une sérénité profonde. Entre ses doigts délicats, les pages des livres s'ouvrent comme des portails vers des mondes inexplorés.

Au cœur de cette bibliothèque, elle n'est pas seulement une lectrice, mais aussi une écrivaine. Son cœur déborde de sentiments, et avec une plume délicate, elle trace des lettres pleines de tendresse et de nostalgie. Robb, Jon, Catelyn, Bran, Rickon – chaque nom gravé sur le papier est une passerelle vers le foyer lointain qui lui manque tant. Elle raconte dans ses lettres les échos de son arrivée à Port-Réal, comme pour partager avec eux l'essence même de ces moments.

Elle se remémore les moments partagés autour de l'âtre, les récits du passé qui ont tissé la trame de leur vie ensemble. C'est ainsi qu'elle se perd dans les méandres de sa mémoire, où les souvenirs tissent des toiles subtiles qui capturent l'essence de son passé à Winterfell. Son nom résonne comme une mélodie familière, évoquant les paysages enneigés qui s'étendaient à perte de vue et les tours majestueuses qui embrassaient le ciel du Nord. Son foyer lui paraissait si lointain.

Son âme, telle une louve solitaire, rêve des retrouvailles, des instants où le passé et le présent se fondent, où les flocons de neige caressent son visage comme des baisers oubliés. La question persiste dans ses pensées : retournera-t-elle là-bas un jour, pour retrouver les échos de sa vie passée, pour réchauffer son cœur auprès du feu de Winterfell ? C'est sur cette question rhétorique qu'elle s'endormit, la tête reposé sur son bureau.

Mais une porte claquante fit résonner les murs de la bibliothèque, brisant le silence paisible. Un garde de Père, le souffle haletant, s'avança précipitamment vers la table où Serena reposait. Il la secoua légèrement, essayant de la tirer de son sommeil. "Dame Serena ! Réveillez-vous ! Il faut que vous veniez immédiatement !"

La jeune femme, les yeux encore embrumés par le sommeil, cligna des paupières, cherchant à comprendre l'urgence qui hantait le visage du garde. "Qu'est-ce qui se passe ?"

Sans lui laisser une seule seconde de répit, il reprit : "C'est votre père, lord Eddard Stark. Il a été gravement blessé !"

Les mots résonnèrent dans l'air, coupant le voile du sommeil de Serena comme une lame froide. Un frisson d'effroi parcourut son échine. Elle se leva d'un bond, abandonnant ses parchemins sur la table, et fixa le soldat avec une intensité soudaine. "Où est-il ? Que s'est-il passé ?"

"Il est dans sa chambre..." Il n'eut pas besoin de finir sa phrase. Serena s'élança à travers la bibliothèque, ses talons résonnant sur le sol de pierre. Les étagères défilaient autour d'elle comme des ombres dansantes. L'homme la suivit, essayant de suivre le rythme frénétique de sa course.

Les couloirs du Donjon Rouge semblaient interminables alors qu'ils se précipitaient vers la chambre de Lord Eddard Stark. Le garde, essoufflé, tentait de fournir des explications, mais Serena n'écoutait qu'à moitié. Les portes s'ouvrirent enfin sur sa chambre, révélant la silhouette affaiblie de Lord Stark, allongé sur son lit.

Serena s'approcha précipitamment, ses yeux cherchant désespérément des signes de vie dans le visage de son père. Les larmes aux yeux, elle s'agenouilla près de lui, prenant la main de son père entre les siennes. Le soldat à ses côtés lui expliqua la gravité de la situation. 

Serena tint la main de son père, résolue à rester à ses côtés. "Vous dites que c'est Jaime Lannister qui est responsable de tout cela ?"

"Dame Serena, je crois pouvoir vous expliquer ses motivations, bien que je ne sois sûr de rien. Je ne suis qu'un simple homme du Nord, vous savez. Il semblerait que votre mère, Catelyn Stark, ait capturé le lutin."