― Chapitre 51.

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Leur périple les avait menés aux abords des Eyrié, où les majestueuses montagnes de la Lune se dressaient devant eux, impénétrables et imposantes.

Le chemin vers la Porte Sanglante était étroit, serpentant à travers les parois rocheuses abruptes, tandis que les hauteurs environnantes étaient peuplées d'hommes aux aguets, prêts à défendre leur forteresse.

Serena marchait en tête, son regard scrutant les hauteurs, conscient du danger potentiel qui les entourait. À ses côtés, Arya et le Limier suivaient en silence, leurs sens en alerte, prêtes à réagir au moindre signe d'hostilité.

Les archers qui les surveillaient depuis les hauteurs semblaient prêts à décocher leurs flèches à la moindre provocation.

"Es-tu contente de rencontrer ta tante ?" demande Serena, rompant le silence de manière délicate. Sa sœur, plongée dans ses pensées, prend un moment avant de répondre.

"Je pensais que ça me rendrait heureuse. Mais ça n'est pas le cas, pas vraiment."

Rompant à son tour le silence, le Limier intervient avec sa franchise habituelle. "Rien ne te rend heureuse," fait-il remarquer. 

Arya soupire légèrement. "Des tas de choses me rendent heureuse," répond-elle, un brin de gaieté perçant dans sa voix.

"Passer du temps avec ma sœur," poursuit-elle, esquissant un sourire qui illumine son visage. "Tuer Polliver et Rorge..." continue-t-elle, son regard s'assombrissant à l'évocation de leurs noms.

Il hoche la tête, comprenant parfaitement le sentiment de vengeance qui anime la jeune fille. "Ils l'avaient bien mérité," concède-t-il, ses propres démons de la vengeance remuant en lui. "Alors tu es triste car tu n'as pas pu tuer Joffrey toi-même. C'est ça ?" lance le Limier, un sourire ironique aux lèvres.

"Au moins j'aurais pu être là pour le voir. J'aurais aimé voir la lueur dans ses yeux quand il a su que c'était la fin."

L'homme hoche la tête, comprenant parfaitement le sentiment de satisfaction que procure la vengeance. "Rien au monde ne bat cette lueur," admet-il, ses propres désirs de vengeance s'inscrivant dans ses paroles.

Serena, marchant à leurs côtés, ne peut s'empêcher de commenter sur un ton ironique : "On dirait de véritables déséquilibrés."

"Peut-être bien," concède sa sœur, avant de poursuivre "mais certains méritent simplement ce qu'ils ont semé."

Dans le silence rythmé par leurs pas, la jeune louve laisse échapper une question qui lui brûle les lèvres : "Vous l'avez protégé une grande partie de votre vie. Vous pensez que vous auriez pu le sauver ?"

Son regard scrutateur se pose sur le Limier, cherchant une réponse dans ses traits marqués par la réflexion.

"J'étais pas le foutu testeur de vin. Cette petite merde méritait de mourir mais du poison ? Le poison, c'est l'arme de la femme. Les hommes tuent avec de l'acier." La remarque acerbe du Limier fait pivoter Serena sur ses talons, ses yeux lançant des éclairs.

"L'armure est l'arme des faibles. On ne met pas une armure en partant faire la guerre, on l'enlève," rétorque-t-elle avant de se replonger dans la contemplation de la route devant eux.

"C'est sa stupide fierté qui parle," renchérit Arya, sa voix empreinte de moquerie. "C'est pour ça qu'il ne fera jamais un bon tueur. J'aurais tué Joffrey avec un os de poulet si je le devais."

Il laisse échapper un rire rauque. "J'aurais bien payé pour voir ça," ricane-t-il, son regard brillant d'amusement.

"Vu le nombre de poulets que Sandor mange, tu as de quoi faire un massacre," commente Serena, un sourire espiègle étirant ses lèvres. L'ironie de la remarque provoque un éclat de rire chez l'enfant.

𝐒𝐓𝐈𝐆𝐌𝐀𝐓𝐄𝐒 ࿐ 𝐒𝐀𝐍𝐃𝐎𝐑 𝐂𝐋𝐄𝐆𝐀𝐍𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant