I. Le Vagabond

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L'aurore faisait fuir les ténèbres de la nuit. Peu à peu les étoiles disparaissaient et la couleur sombre du ciel s'éclairait au fur et à mesure, ce qui était au départ qu'une ligne blanche et flamboyante dans l'horizon, découvrait son manteau de clarté et chassait l'obscurité. Le soleil timide commençait à peine à réchauffer le pavé froid et humide de Londinium.


« ESPECE DE PETIT ENFOIRE !!! »


La porte de la vieille grange s'ouvre à grande volée, suivit du bruit sourd d'un objet lourd qu'on lance contre cette même porte, le tranchant d'une lame qui se plante dans le bois. D'instinct je baisse ma tête alors que je continue de courir, mon pantalon dans mes mains, ma chemise usée autrefois blanche ouverte sur mon torse imberbe.

Je me retourne continuant de courir en arrière, une petite tête brune apparait derrière le paysan aux cheveux grisonnant et au tablier sale, je lance un baiser à mon amante de cette nuit qui arque un sourire radieux très vite effacé par le regard courroucé de son mari bafoué. Les lèvres pincées, tremblantes, fou de rage l'homme arrache littéralement l'épée qu'il a planté dans la porte pour se lancer à ma poursuite, sans se soucier une seconde des passants qui regardent le spectacle, incrédules, et qui crient presque effrayer à l'idée de devenir le dommage collatéral.

Je laisse échapper de mes lèvres rosée un rire sournois, je continue de courir dans la grande rue évitant la foule. Je bifurque aisément sur une petite ruelle étroite, n'ayant aucune difficulté à se semer ce gros lourdaud de mari cocufié, et me revêts de mes effets tranquillement.

Un pantalon noir, rentré dans des bottes en cuir, mité par le temps et la crasse. Je referme ma chemise rapidement, cela doit bien faire un mois que je n'ai plus de bouton sur la première partie, je n'y fais même plus attention. Je resserre ma ceinture jusqu'au dernier cran, je vérifie que ma dague est toujours dans son fourreau et je la replace dans mon dos. Il ne reste plus que la veste marron, lourde et épaisse, pesant sur mes frêles épaules comme un sac de brique et qui me descend jusqu'aux genoux.

Les automnes à Londinium sont souvent pluvieux et froids mais exceptionnellement, aujourd'hui, le ciel est parfaitement dégagé et un grand soleil brille déjà au sommet et réchauffe doucement le pavé. Je me frotte néanmoins les mains, sensible à la moindre brise marine qui entoure la ville, surtout depuis que ma chemise laisse passer le vent sur ma peau. Je regarde de chaque côté de la ruelle avant de décider de rejoindre la grande place. Lorsque je croise mon reflet dans une fenêtre brisée, mon sourire narquois disparait. En allant chez cette paysanne j'ai pu me laver dans leur salle d'eau mais ces foutues cernes ne disparaissent jamais, elles sont là, fortes de leur autorité, elles me rappellent sans cesse mes nuits d'insomnies. Mes cauchemars incessants.

LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant