⨁ INTERLUDE XVI ⨁

119 21 3
                                    


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Le Capitaine Alios était un pirate. Un pirate qui n'avait jamais peur de s'attaquer à des navires de toutes nations, à piller et voler les riches comme les commerçants. Il ne faisait pas de moralité et peu lui importait l'âge, la race, le sexe. Le Capitaine Alios était un pirate qui n'avait que pour principe celui de continuer de s'enrichir, de profiter des faiblesses et des défaites des autres. C'était un pillard, un homme sans scrupule et lorsque l'on lui avait expliqué qu'une petite île dans l'archipel d'Ouran avait été le théâtre d'une véritable extermination, il s'en était pressé d'aller fouiller les restes.

Parce que ce n'était pas une île comme les autres, lui comme beaucoup de marchands, savait que c'était l'île des survivants de la forêt des Mages du Geai Bleu. Un peuple ancien, mystique, un peuple qui bénéficiait d'une réputation. Il n'avait osé s'attaquer à eux, même s'ils semblaient faibles et démunis. Il fallait être fou pour ne pas craindre une seconde une quelconque malédiction ou représailles magique. On ne connaissait rien de ces habitants, de leurs cultes. Il n'y avait que des légendes, des histoires conter par les bardes comme s'ils s'agissaient d'un peuple satanique, vivant avec les esprits, puisant dans leur force et pouvant anéantir quiconque s'en prendrait à eux. C'était un mélange de superstition et de réalité empirique du temps des cinq Mages.

En tout cas, suffisant pour empêcher les petites frappes de venir les accoster, pas assez pour repousser les dragons de glaces du tyran Fenrir. Un homme dont la cruauté n'avait d'égale que son ambition.

Le Capitaine Alios était beaucoup de chose mais il n'était pas cruel. Il n'aspirait pas à la souffrance des autres. Ce n'était qu'un rat, opportuniste et il en avait parfaitement conscience. Dès lors, quand son bateau arrivait à proximité des terres de la petite île dont l'odeur de la chair brûlée avait fait grimacer son équipage, il continuait d'entendre des cris. Des hommes et des femmes désespérés qui couraient dans tous les sens, essayant de se protéger des soldats d'Haendel venant terminer ce qu'ils avaient commencé. Le Capitaine décida d'accoster, profiter de la cohue avec quelques matelots pour venir se servir. Ils pourraient facilement se faufiler, sans se soucier, ni des opprimés, ni des oppresseurs.

Il fallait le faire, avant qu'il ne reste rien.

Après avoir fait le plein, sans encombre, le bateau repartait comme il était venu. Les calles pleines et il ne croyait pas si bien dire. Les marins avaient fêté leurs trouvailles, reprenait la mer en direction d'îles plus chaleureuses, à la recherche d'une compagnie charnelle mais aussi du soleil. La mer d'Elios était une mer glaciale, sombre, pleine de créatures enchantées et l'alcool n'aidant pas à garder l'esprit vif, pragmatique, il lui faudrait rapidement revenir là où les flots seraient plus calmes. Plus enclin à les laisser festoyer sans craindre que l'un d'entre eux, trop ivre pour être lucide, ne cri au kraken et ne fasse paniquer les autres pirates qui l'accompagnaient.

Buvant tranquillement, à même la bouteille, le Capitaine riait des chansons paillardes, tapait du pieds quand soudainement le cuisinier entrait avec fracas, tenant dans sa main une petite masse informe qu'il jeta à ses pieds.

Un animal ?


« Regardez ce que Pip' à trouver !

- Capitaine, nous avons un clandestin. Il était caché dans une caisse que nous avons récupérer sur l'île. »


Le Capitaine se pencha sur le petit être qui se mouvait dans ses habits répugnant et devenu bien trop grands. Il était maigrichon, les cheveux pleins de crasse, en paquet de nœuds mais lorsqu'il releva les yeux sur lui, le Capitaine s'en senti pris dans un tourbillon de fureur. Le gamin avait la rage de vivre, et ne baissait pas les yeux. Il tenait pourtant à peine debout, sans doute à peine conscient de ce qui l'entourait.

Il devait avoir tout juste six ans. Sentant un amusement venir secouer sa poitrine, le Capitaine avala une nouvelle gorgée de son alcool, se pencha en direction de l'enfant.


« Tiens...Tiens. Quelle pauvre petite bestiole prise au piège...

- On a qu'à le jeter à la mer !

- Non ! Gardons le Capitaine ! On le fait récurer nos latrines ! HAHA !

- C'est un gamin de ce peuple de la forêt ! Jetons-le !

- Tu es fou ?! Tu veux déclencher la fureur des dieux ? Il est peut-être le dernier survivant !

- Capitaine, il faut le balancer, il nous portera malheur à coup sûr ! »


Les marins pariaient, se disputaient jusqu'à se jeter des bouteilles vides. Le Capitaine lui continuait d'observer le petit garçon, puis il fit signe à son second.


« Fait lui prendre un bain et manger un peu. J'ai toujours voulu avoir un animal de compagnie. »


.


LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant