LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]

⨁ INTERLUDE VII ⨁

Trottinant depuis bien quinze minutes dans la salle du trône, Eivor ne tenait pas en place. L'annonce s'était répandue comme une traînée de poudre à travers tout son royaume, et par-delà les frontières, vivant dans ce monde ou dans l'autre.

Le Geai Bleu était revenu. Au complet. Les cinq Mages.

Si qui n'avait été qu'une légende, aussi longtemps que le jeune Eivor avait vécu, depuis son intronisation à la mort de son père, depuis le début de la guerre et sa conquête, celle de la famille du loup, la famille Vagari, Eivor n'avait eu que les histoires de sa mère pour le border comme preuve de leur existence.

Si les Mage des Quatre Cent Dieux étaient une réalité, celle du Geai Bleu n'était encore qu'un mythe qu'on aimait conter pour s'endormir, aussi ancien que celui des dieux créateurs du monde.

Les premières informations lui étaient parvenu par son conseiller, proche du peuple des Quatre Cent Dieux, les premières réincarnations avaient été annoncées par le chamane de la forêt mais Eivor ne leur donnait que peu de crédit. Après tout, comme lui avait si souvent rappeler sa mère, le Geai Bleu ne réapparait que lorsque les cinq Mages sont au complet. Ils n'étaient pas rare que l'un des mages apparaissent sans être suivi des autres réincarnations.

Occupé à empêcher les autres dirigeants d'envahir son territoire, les Mages étaient loin d'être une priorité, si tant est qu'il soit intéressé par les dires des illuminés drogués aux plantes tropicales pour rentrer en transe, ils n'étaient que murmures inoffensifs jusque-là.

Seulement, il y a six de mois de ça, Ang avait débarqué dans salle du conseil militaire, alors qu'Eivor s'entretenait avec ses généraux pour la récupération d'une province au Nord du pays, tombée sous le joug de nomades d'Insomia, le vieil homme était écarlate, essoufflé et transpirant d'avoir couru à travers les longs couloirs du Palais.

" Enkil...Enkil...."

Eivor n'eut pas besoin d'en entendre plus, il connaissait par cœur le nom des cinq Mages. Il en connaissait les détails de leur marque, du cycle de la réincarnation de leurs âmes, comme s'il était lui-même un serviteur des anciens dieux. Parce qu'il était une âme liée par le pacte que sa famille avait passé il y a des siècles avec les Mages du premier cycle. Celui a protégé, appelé à gouverner, en contrepartie de la terre de la forêt qui devait rester inviolable. Un pacte qui était marquée dans sa chair, comme l'était les tatouages des Mages.

Si Enkil était éveillé, alors c'était fait. Le Geai Bleu était revenu. Et leur pacte par la même occasion reprenait toute sa force autoritaire, celle de se tenir au sommet du Monde.

Un sourire victorieux avait grandi sur son visage, il regardait la carte du Monde connu qui s'étendait sous ses yeux. Cette carte qui faisait apparaître les lignes de ses frontières, les lignes d'action pour continuer son plan de conquête. Un royaume qui bientôt serait appelé un Empire. La victoire était maintenant certaine. 

" Majesté ? L'appela son conseiller. Ils sont..."

Eivor se redressa brusquement, à la droite du trône, mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà une vive lumière pénétra la grande salle, jusqu'aux voutes du haut plafond, faisant surgir cinq silhouettes. Au centre, un regard azuré et des longs cheveux immaculés, presque blanc, scintillant de lumière.

Il releva la tête, le cou paré de collier d'or et sa tunique nacrée, ceinturée d'un cordon vert. Le futur empereur, sentait son souffle s'être totalement bloqué dans sa gorge et ses yeux restaient figés de stupéfaction devant l'apparition quasi divine des cinq Mages.

Le Geai Bleu.

Son Geai Bleu.

Il descendit les marches, une puissante inspiration d'euphorie gonfla sa poitrine de fierté et se tenant juste en face de celui qu'il savait être Zephilis, sans qu'il n'ait eu besoin de se présenter, il lui tendit sa main, baguée des armoiries de sa famille. S'attendait-il à ce que le Geai Bleu s'incline ? C'était en tout cas ce que le conseiller et les autres témoins de la scène pensaient. Mais Zephilis n'était pas homme à s'incliner. Il observa cette main tendue, d'un air impassible et releva simplement ses yeux sur le Roi, futur Empereur.

" Enfin réuni, souriait Eivor. J'y vois un signe du destin, pas vous ?

- Je pense aussi."

Ce n'était pourtant pas le même destin auquel les deux hommes pouvaient penser et ils en avaient parfaitement conscience.  

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