VII. Le Maudit

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A genoux, transpirant à grosses gouttes, j'ai du mal à ne pas me laisser simplement tomber dans l'herbe humide. Je relève la tête et vois Changbin planté son épée dans le sol terreux tout en réajustant ses bracelets de cuir au poignet. Il va s'asseoir sur une souche, attendant que je reprenne mon souffle tout en buvant à sa gourde.


« Tu n'es pas humain, je lui dis alors que je secoue la tête. Ça fait trois heures qu'on s'entraine et tu n'es même pas essoufflé.

- Je suis le Commandant de la Garde royal. Je m'entraine tous les jours depuis que je suis en âge de tenir une arme.

- C'est-à-dire ? Six ans ?

- N'exagère pas non plus. Huit ans. »


Je pouffe de rire et retombe sur mes fesses, penchant ma tête en arrière, les yeux fermés. Je souris béatement lorsque je sens un petit vent frais venir balayer par vagues les hautes herbes du pré que nous entoure et refroidir mes muscles échauffés.


« On devrait retourner au camp. Ils vont servir le repas. »


Je hoche la tête et me relève en couinant de douleur. Heureusement, Changbin n'est pas aussi moqueur que moi, au contraire, il est plutôt compatissant. Là où je l'aurai traité de vieillard, lui m'attend patiemment.

Au crépuscule du deuxième jour sur la route en direction de Mirin, je me réjouis à l'idée de bientôt pouvoir gagner le château. Un bon bain et un lit me ferait le plus grand bien. Si hier nous avons pu profiter d'une nuit à l'auberge, en tout cas pour les officiers et la famille royal, ce soir nous dormons à la belle étoile. Heureusement la météo est clémente, il faut doux pour la saison et Agora est située plus au Sud que Londinium, les chaleurs de l'été durent un peu plus longtemps mais se termineront de manière plus abrupte, pour laisser place au froid mordant.

Je déteste le froid, c'était en grande partie ce qui me faisait haïr Londinium. Les hivers sur l'île étaient glacials et les autonomes humides, la combinaison des deux était un enfer. Mes vêtements étaient toujours mouillés, ma peau gelée et j'ai bien failli perdre quelques orteils sur certains hivers trop rudes, sans savoir où j'irai dormir. Au moins, je me dis que cette année sera différente.

Alors que nous avançons dans la forêt pour retrouver le camp, je commence à sentir l'odeur de la nourriture cuite au feu de bois.

Pour ne pas être dérangé nous quittons toujours le groupe pour nous entrainer, de ce que j'ai pu comprendre, Changbin ne s'entraine que très peu devant ses soldats, même dans l'enceinte du Palais. Lorsque nous serons arrivés à la Capitale, j'aurai toujours mes entrainements particuliers avec le Commandant, en plus de ceux avec le régiment qui seront dirigés par les responsables d'unités. Je me suis toujours trouvé assez sociale mais je dois avouer que je crains un peu de me mêler aux autres soldats, non pas que je n'ai pas confiance en mes capacités, je sais que je ne vaux pas moins qu'un autre, je n'ai honte de rien, mais j'apprécie d'être seul avec le Commandant.

LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant