XXX. Le Héros

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L'odeur familière qui se dégageait de la pièce avait terminé de le faire surgir des profondeurs de son inconscient

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L'odeur familière qui se dégageait de la pièce avait terminé de le faire surgir des profondeurs de son inconscient.

Sans rêve ni pensée, enfermé dans un monde noir où il ne vivait ni ne survivait. Ni de façon onirique et encore moins de façon substantielle Hyunjin semblait pourtant avoir gardé conscience de lui. De sa réalité. D'être là, quelque part, flottant dans l'attente du temps, de la gravité. Que le monde réel revienne avec le reste de son existence en suspens.

Il avait été entrainé par les monstres de ses cauchemars d'enfant si vite qu'il ne s'était pas vraiment senti engloutis. A dire vrai, cela faisait des semaines qu'il naviguait en eaux troubles, ne sachant plus quand il dormait et quand il était éveillé. Son corps lui semblait avoir longtemps pesé comme du plombs, vissé dans son lit comme dans un cercueil. Il se croyait sur la fin, un pied dans l'au-delà bien plus que dans le monde des vivants. Et alors que les voix continuaient de l'appeler, qu'il essayait de ne pas les écouter, il avait sombré et n'en était pas revenu.

Aussi tôt les voix s'étaient faites plus basses encore plus lointaines, pour enfin disparaître.

Il devenait transparent, mourait mais pas de manière physique. Métaphysique. Aspiré par les ténèbres du néant comme s'il n'avait jamais existé et ça ne l'avait pas effrayé. Il ne ressentait même plus rien. Il ne craignait ni n'espérait. Il n'était plus. Tout en subsistant quelque part, comme des grains de sables qui tombaient dans une lenteur insupportable au fond du sablier bientôt totalement vide.

Et puis à nouveau il se sentit remonté, tiré vers la surface. Impossible à décrire mais plus il reprenait du sens, plus il se demandait ce qu'il était et où il était et plus il se sentait revenir jusqu'à totalement ouvrir les yeux et sortir de ce qu'il imaginait être le monde vide de la mort spirituelle.

Le plafond, les voilages, tout était à sa place. L'odeur des jardins qui passait les fenêtres ouvertes s'infiltrait dans ses poumons puis les sels de bains et bientôt le bruit de l'eau, des clapotis réguliers et enfin le timbre grave d'une voix qui fredonnait.

La terre foulée ici est une merveille

Elle ne cesse jamais d'être affamée

Et tout ce que la nature a donné

Elle le reprend aux vivants

Il reprenait vie. Son cœur, le sang pulsant dans ses veines et bientôt la voix encore plus forte réveillait un flot de souvenirs, de sensation, un flot de pensées qui se bousculaient comme s'elles s'étaient tut depuis trop longtemps ou qu'on avait délibérément baisser le volume.

J'ai parcouru la Terre, et si peu ici savent

Combien la nuit est noire

Et à quel point le vent peut souffler froid

Je n'ai plus faim maintenant pour voir où la route ira

Ses pupilles s'écarquillaient et le corps lourd mais gagné par un élan de force soudain, le fit se relever dans son lit et grimacé à la fois sous le tournis brusque qui l'assaillit.

LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant