VIII. le Voleur

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Inutile de dire que l'ambiance est plus que pesante

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Inutile de dire que l'ambiance est plus que pesante. J'ai l'impression de littéralement étouffer sous le poids de cette tension qui ne ressemble en rien à ce que j'ai connu jusque-là avec le Prince. Si nos joutes verbales pouvaient peser sur la morale, le silence plein de non-dits est encore pire.

Au réveil, j'aurai pu jurer voir son âme quitter son corps quand il a croisé mon regard.

Fidèle au poste, je l'ai attendu sagement devant sa tente, après mon entrainement avec Changbin.  A peine sa tête est sortie de derrière le rideau gris que je me suis redressé comme un piquet. Pas un mot. Pas une salutation. Le silence gênant.
D'abord il a ouvert la bouche, sans doute pour déverser son venin habituel puis pour la première fois, il s'est ravisé. Il a simplement baissé la tête et s'est dirigé vers sa monture. Sans plus de formalités, me laissant seul, comme un benêt.

Au camp, les soldats s'affairaient à ranger, personne n'avait fait attention à nous. Et depuis, c'était une montagne qui s'était logée directement dans ma gorge, rendant mes déglutitions si difficiles qu'elles me faisaient grimacer à chaque fois.

Deux heures déjà que nous sommes de nouveau sur la route, deux heures que je passe à regarder les plaines vertes, entourées d'arbres immenses, de forêt dense, que je perds mon regard sur les massifs montagneux en arrière-plan, pour revenir irrémédiablement vers le dos légèrement courbé du monarque. Ses cheveux noirs sont détachés, décoiffés, je le vois par instant tressauter, c'est imperceptible mais ses muscles se contractent parfois et ses mains se resserrent sur la bride comme s'il craignait de faire du bruit et qu'il retenait son expiration. Puis il relâche, ses épaules s'affaissent doucement et quand il ne tourne pas la tête sur l'horizon, il la lève légèrement vers le ciel.

Il a mal. C'est évident, et à chaque fois que je m'en rends compte, je fronce les sourcils et je me rappelle sa marque noire.
Nul doute que ce n'est pas une marque comme une autre, elle inspire la terreur, elle attire le regard comme lorsqu'on observe la mort dans les yeux, une attirance morbide qui nous donne autant de vie de détourner les yeux que de continuer. C'est la marque d'un sortilège puissant, d'une malédiction, et je n'en ai jamais vu avec une pareille intensité.

Je me demande qui est au courant, Beomgyu et Seungmin sans doute, le Roi aussi. Mais qui d'autre ? Et d'où vient-elle ? J'ai eu beau le maudire depuis que je le connais, il y a un monde entre l'insulter de tous les noms et lancer une malédiction, littéralement.

Les malédictions ne sont ni des mythes, ni des sanctions à prendre à la légère. Elles apparaissent parfois seules, lorsque des esprits, des évènements d'une fort impacte spirituel se perpétuent. Et parfois, elles sont invoquées. De la magie noire. Seuls les nécromanciens en sont capables et ces derniers sont autant chassés que convoités, et pour toutes ces raisons, bien cachés du monde. Se sont bien souvent des mages puissants, difficiles d'approches et très rares. Pandore est certainement la terre qui en compte le plus, les rites de magie noires sont bien dans leur langue.

LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant