LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]

XX. le Loup Blanc

« Maître. Vous êtes revenu me délivrer. »

Le loup blanc se relève, aussi large que la grotte. Je sens ma poitrine se comprimer sous la peur qui remonte dans mes veines. S'il ouvre sa gueule, il pourrait me dévorer tout cru et ce, malgré les chaînes qui l'emprisonnent autour du cou, des pattes et de la ceinture. Ses yeux jaunes se rétractent une seconde puis il me fixe à nouveau.

« Tu n'as pas encore ouvert les yeux... »

Son ton se fait plus lourd, grave et presque menaçant. Je ne peux m'empêcher de reculer, les mains en avant comme si je pouvais espérer l'arrêter alors que je n'ai strictement aucune idée de ce que je peux ou dois faire. Lia m'a dit de demander pardon mais je ne sais pas ce que j'ai en face de moi, s'il s'agit d'un esprit, d'un dieu ou encore d'un démon. Tout ce que je sais c'est que je me sens comme engloutis, totalement à sa merci sans aucune possibilité de revenir en arrière parce que mon corps s'y refuse, tout simplement. Le quitter une seconde des yeux c'est me jeter littéralement dans la gueule du loup.

Un nouveau mouvement fait tinter ses chaînes qui attire aussi tôt mon attention, elles me semblent familières de part leur brillance. Une matière étrange, pas un simple métal et les maillons semblent même gravés de runes identiques à celles que j'ai vu écrite à même la pierre, dans la prison de Zephilis, sous le château de Vulci. Instinctivement je me masse les poignets, comme si je les sentais moi-même m'enchaîner.

« Ils ont détruit notre puissance maître, et vous les avez laissé faire. Vous avez abandonné cette partie de vous, moi, vous m'avez sacrifié pour pouvoir assouvir votre vengeance. Gagner votre force et pouvoir créer cette abomination.

- Je suis désolé, je souffle alors. Je ne suis pas...C'était une autre version de moi.

- Ca ne fait aucune différence...Eux ou vous. Vous ne formez qu'un seul. Un seul Elémentaire. Un seul Zephilis, chef du Geai Bleu. Mais aujourd'hui, vous n'êtes plus rien... »

Je déglutis, ses yeux se baissent alors en même temps que son énorme tête. Les chaînes tintent à nouveau et un grognement de douleur franchi ses babines qui se lèvent pour laisser passer le souffle chaud de sa gueule.

« Vous n'êtes même plus digne d'être mon maître...Si je m'écoutais, j'écourterais maintenant votre vie, votre propre cycle s'arrêterait avec vous d'un simple coup de crocs.

Je frissonne sentant tout le sérieux dans sa voix grondante qui faisait vibrer ma cage thoracique.

« Le Geai Bleu ne pourrait plus jamais être au complet. Jusqu'à la fin des temps, où les mondes se réuniront à nouveau. Votre âme gagnera la mienne comme elle l'était jadis, avant notre séparation.