XXII. Lyubia

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Les yeux fermés, songeant à son passé, Jisung sentait une sensation désagréable entre ses omoplates. Depuis que ses ailes s'étaient révélées à son adolescence, il lui arrivait parfois de sentir la douleur pointer contre sa colonne, dans sa chair même, comme si elles avaient besoin de s'étendre, de s'étirer. Il n'avait jamais compris comment il arrivait et à les rétracter, jusqu'à les faire complètement disparaître et que par sa simple volonté, elles pouvaient lentement réapparaître et s'étirer pour balayer l'air de battements secs.

Être Enkil n'avait jamais été un gage de compréhension du monde ou de ses mystères. Personne n'avait jamais été là pour lui apprendre à être un mage, personne ne savait même qu'il en était un. Son tatouage s'était révélé alors qu'il s'entrainant encore à devenir une fine lame de l'armée d'Haendel. Il avait dû utiliser des bandages, des cache-cous, avant de réussir à trouver une incantation parmi les vieux livres de la grande bibliothèque des érudits d'Haendel. Il avait complètement effacé la marque qui n'avait à ce moment-là aucune signification, rien qu'il ne pouvait en tout cas gérer.

Si bien qu'il l'avait longtemps rejeté, comme il avait rejeté l'ensemble de ses désirs et vœux humains. Il lui arrivait parfois de se perdre dans son rôle, d'accepter d'être un simple barde sur les chemins passants, trouvant du plaisir à chanter et danser avec des inconnus. Il lui arrivait d'oublier son enfance, ses objectifs le plus sombres pour essayer d'être heureux, quelques jours, quelques semaines durant et de tromper son propre cœur.

Mais la réalité ne pouvait être étouffée pour toujours sous des montagnes de sourires et de plaisir charnels. Il ne pouvait simplement effacer son passé, l'odeur de la neige, de la forge et du sang. Même si ces sourires venaient d'un Roi.


« Larguez les amarres ! » Cria un homme sur le pont du bateau.


Jisung se tenait à rambarde, les bras croisés alors que la foule s'agitait sur le port. Des hommes ivres et des catins, quelques marchands peu scrupuleux et c'était tout ce que comptait les îles de sels. Un repaire de forbans mais c'était parfait pour réussir à trouver une place sur un navire sans risquer les questions indiscrètes. Tout le monde ici avait quelque chose à cacher.


« Notre nouveau passager a trouvé la cabine à son goût ? »


La question était évidemment ironique. Jisung n'avait pas de cabine, il dormirait avec l'équipage comme c'était le cas dès qu'il embarquait sur un bateau de pirates.

Le Capitaine avait de longs cheveux poivre et sels et un regard acerbe. Une longue cicatrice sur le cou comme un coup de griffe qui a mal cicatrisée et qui aujourd'hui ressemblait à des lignes boursoufflées, brûlées. Souvenir d'une mauvaise rencontre.

LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant