XXVI. Le Boulanger

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« Ils sortent du four ? »


Je peux presque sentir le frémissement traverser son échine alors qu'il vient tout juste de se tourner pour ranger la monnaie d'une cliente. Son corps s'est littéralement figé à l'entente de ma voix.


« Ils ont l'air tout chaud », je continue comme pour lui assurer qu'il n'a pas halluciné faisant bien exprès de lui répéter des mots que je lui ai dis des dizaines de fois par le passé.


Ben se retourne si rapidement, les yeux grands ouverts et un air de pure stupéfaction sur le visage que je manque moi-même de sursauter. Mais rapidement, je laisse un grand sourire s'étirer sur mes lèvres alors que ses yeux brillent d'une vive émotion incontrôlée, me rappelant à quel point il a toujours été sensible et incapable de cacher ses véritables sentiments. Surement ce qui m'a toujours fait fondre chez lui, en plus de sa plastique de rêve et de l'odeur du pain chaud.

Je ne peux pas le nier, sa bouille d'ange m'a manqué.


« Felix...C'est bien toi ?

- Pourquoi ? Tu rêves souvent éveiller ? »

Je me penche à nouveau, d'un air complice, sauf que cette fois ma chemise couvre parfaitement ma peau, ce qui ne l'empêche pas de déglutir alors que je suis un peu plus près.

« Le fait que je sois encore habillé devrait suffire à te faire comprendre que malheureusement, ce n'est pas un rêve.

- Ça peut s'arranger », dit-il par pur réflexe.


Surpris par sa répartie, je cligne plusieurs fois des yeux alors qu'il saisit finalement ce qu'il vient de dire à haute voix et qu'il se met à rougir violemment. La timidité revient au galop pour le faire bégayer, comme dans mes souvenirs. Il panique et moi j'éclate de rire devant ses vaines tentatives pour réussir à expliquer sa pensée si vite exprimée. Soulagé de voir qu'il n'a finalement pas vraiment changer.

Nous avons amarré tôt dans la matinée au port de Londinium, il ne faisait même pas encore jour. De quoi nous déposer et saluer les marins qui nous ont accompagnés sur les eaux. Les pirates sont rarement bien accueillis mais c'est encore plus vrai à Londinium. En tant qu'île marchande, les commerçants craignent plus que tout, les pillages, et n'hésitent pas à pendre les pirates qui s'aventureraient sur le port.

Nous nous sommes donc salués silencieusement, sans effluves de sentiments, par un simple regard qui se passait de mot mais qui en était plein. Des remerciements, des aurevoirs mais pas des adieux, pas dans cette vie en tout cas. Le Capitaine Alios reprenait la mer, disparaissant à nouveau, comme s'il n'était jamais revenu mais j'avais ce poids en moins sur le cœur, alors que je regardais les voiles du navire quitter l'horizon.

LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant