LE GEAI BLEU [Skz Fanfic/TERMINEE]

⨁ INTERLUDE X ⨁

Zephilis avait été convoqué seul par l'Empereur. Celui-ci en avait le pouvoir. Autant il pouvait invoquer le groupe dans son intégralité lorsqu'il l'estimait nécessaire, autant il pouvait faire appeler uniquement l'un d'entre eux et contrairement à l'invocation, où les cinq mages apparaissaient d'un seul coup, l'appel, Zephilis avait le devoir d'y répondre sans pour autant arriver dans la seconde.

Avec l'aide d'Iris et son pouvoir de téléportation, Zephilis n'eut pas à cavaler jusqu'au Palais de Vagari. Si Jadis l'Empire avait son siège à Mirin, non loin de la forêt, depuis quelques décennies, ce dernier vivait maintenant de l'autre côté du continent, près du territoire de Pandore. Zephilis préférait alors s'y rendre par la magie. Plus viye il en aurait fini, plus vite il serait de retour.

Depuis leur première rencontre, une certaine animosité habitait les deux hommes, deux leaders du monde que tout opposait alors même qu'ils étaient liés pour l'éternité. Eivor était ambitieux, narcissique et il n'avait aucune pitié. Zephilis était proprement spirituel, dans ce monde parce qu'il n'avait pas le choix, il n'aspirait ni à la puissance, ni à la domination, il voulait simplement vivre dans sa forêt avec son peuple, Callum et les autres. Il voulait la paix. Il voulait la tranquillité et aurait tout donné pour ne plus être lui, le Mage le plus puissant du Geai Bleu.

Pourtant il l'était, pour le meilleur et pour le pire, et sans qu'il ne puisse y changer quoi que ce soit, il était investi d'une grande responsabilité et aussi bien elle concernait son devoir vis-à-vis de la famille Vagari, aussi elle concernait son devoir vis-à-vis de la prospérité du monde sensible. Il était le messager, la barrière qui existe entre tous les mondes, sensible, spirituel, obscure. Il était l'être de l'équilibre, l'Elémentaire et s'il lui fallait se dresser devant l'homme qui avait son âme liée à la sienne, alors il le ferait.

L'Empereur l'avait fait appeler seul et il avait l'intime conviction que ce n'était pas pour discuter. Il devait de toute façon s'y rendre et si ce dernier l'avait fait pour des motifs triviaux, il en profiterait pour lui donner un avertissement. L'unique. Maintenant qu'il était Empereur, qu'Insomia avait pliée, il lui faudrait arrêter son expansion et s'assurer de la prospérité du Monde, dans la paix. Fini les conquêtes, fini la destruction. Il n'avait aucune conviction quant à son pouvoir de persuasion sur l'Empereur, même si ce dernier lui promettait de ne plus continuer, qu'il était satisfait, Eivor avait tout de l'homme qui ne sera jamais comblé.

Zephilis prit une grande inspiration, quittant la main de Callum qu'il tenait jusque là dans la sienne. La sensation de fraîcheur qui le gagna le fit frissonner, une boule se logea dans son estomac alors qu'il regardait son bien aimé, s'avançant devant l'Alchimiste.

« Tu es près Lix ? »

Iris était jeune, la plus jeune des mages et elle avait toujours vécu avec lui. Il la considérait comme sa fille et elle le considérait comme son père. Elle les considérait tous les deux comme ses pères. Depuis qu'on l'avait amené à eux, qu'elle était devenue Iris, l'Alchimiste, ils l'avaient tous les deux élevés. Et contrairement à tous les autres Mages, elle continuait de l'appeler par son premier prénom, son prénom d'humain.

« Felix ? Elle l'appela à nouveau.

- Oui je suis prêt », sourit Zephilis devant la jeune fille aux yeux bandés.

Elle joignit ses deux mains dans une claque sonore et soudainement un cercle doré apparut sous les pieds de l'Elémentaire. Ce dernier observa encore une fois Callum, un fin sourire sur les lèvres.

Il n'arrivait pas à s'enlever cette sensation, cette douloureuse intuition au fond de la poitrine. La sensation que c'était la dernière fois. 

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