xxx. Ma reine...

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Dubai, Emirats Arabes Unis
Heure locale : 22h20

La partie d'échecs vient à peine de se clôturer sur une victoire foudroyante de Layth Hayek, le maître des lieux. C'en était une distraction de moins. Plus que la dernière dès lors, celle qui faisait fantasmer les invités du grand Saoudien. À la queue leu leu, Layth et ses associés descendent sur la terrasse et prennent siège dans des canapés aussi coûteux qu'ils serviraient certainement à réduire la pauvreté dans le monde. Un traiteur s'approche du clan avec un seau de champagne qu'il ne tarde pas à accompagner de flûtes tintantes. On lui attribue l'honneur de servir les quatre hommes. Il dispose ensuite sous les ordres de son patron.

Les hommes d'affaire ont le temps de jouir de leurs coupes de rosé tout en discutant. Inopinément, une mélodie émane, préparant le terrain à un lot de quatre danseuses. Des soutiens-gorge aux motifs divers, colorés leur collent à la peau pendant que des voiles assortis à leurs accoutrements dérobent la quasi-entièreté de leurs visages. Sur leurs hanches retombent des tissus légers, échancrés ou non, soit customisés de franges ou de simples ceintures de breloques. Des bijoux d'or parsèment leurs corps, mouvant à la cadence du classique aphrodisiaque, typiquement puisé des airs orientaux. Ces envahisseuses de cœur réussissent à captiver l'attention des hommes en costumes, d'habitudes très fermés mais en ce moment totalement désarmés. Leurs flûtes de champagne se vident plus rapidement. Leur soif devient immense et ne se limite plus à la boisson. Les jeux de reins sensuels des raqasa ne s'arrêtent pas. Les invités de Layth ont l'eau à la bouche et pas que là. La brise emporte les particules brûlantes de leurs corps et dissimule leurs vices. Pendant ce temps, l'homme de la soirée demeure impassible, seul dans son canapé. Son visage n'affiche aucune expression particulière. Mais ses yeux, si. Ils consument d'envie pour la meneuse du groupe. Enveloppée de soie prune, le regard alliciant de la jeune femme aux fox eyes ne laisse aucunement indifférent le jeune prodige des multinationales New Yek's. Adira ne compte tout de même pas s'en tenir aux œillades défiantes. Elle se détache lentement du lot et ses mouvements précis la mènent jusqu'à Layth. De gauche à droite puis de haut en bas, ses hanches échangent des mots muets avec l'homme aux yeux noisette.

alq nazratan ealaa warik hadhih alfatati -
(Mate moi un peu les hanches de cette nana)

C'est l'un des invités, Rayan. Il frappe l'épaule de son confrère qui lui aussi a des vues sur l'une des danseuses. Elles aussi ne se font pas prier pour imiter Adira. Chacune choisit celui qui semble le plus lui convenir.

Pendant ce temps, Layth détaille le corps d'Adira, et croule de désir de la faire sienne.
- Tes hanches, elles sont faites de quoi? jaillit subitement la voix givrante de l'homme.

Ses bras côtoient le dos du sofa, larges. Adira, confiante, s'arrête à quelques centimètres de son oreille. Elle lui souffle :
- Aucune idée. Peut-être, voulez-vous me les remodeler?
- Je ne sais que démolir, jamilati! (ma jolie)
- J'aimerais bien voir cela, balade-t-elle subtilement ses ongles dans le cou du bourreau des cœurs.

Lorsque sa main se case derrière la tête de Layth, leurs regards se croisent.
- Tout dépend de ta disponibilité, poursuit-il.
- Pour vous, j'ai tout mon temps, maître, reprend Adira en traçant une ligne au dessus des yeux de Layth, juste avant de lui ramener une mèche de cheveux derrière l'oreille.

À brûle-pourpoint, l'homme se lève et tire la jeune femme qui ne s'oppose guère à emprunter ses pas. Ils pénètrent dans la somptueuse concession et s'approprient de vastes escaliers. À l'issue de quelques marches, ils atteignent le troisième étage de la triplex. Il s'agit en effet d'un grand espace aménagé. Quelques canapés tiennent place aux extrêmes de l'endroit complètement libre et un lit king size s'étale tout droit en face de la piscine intégrée au parquet brun. Des loupiotes survolent au plafond et déversent un éclairage tamisé presque confondable aux rayons solaires.
Près du bassin, à la totale gauche, une douche pluie se dresse. Des pots de palmiers sèment une brise tropicale dans la pièce et y apportent une touche de verdure.
- Déshabille-toi ! ordonne fermement Layth en abandonnant le bras d'Adira.

Soigneusement, celle-ci retire son voile et affronte le regard impatient de l'homme.
- Pardon, maître ? attrape-t-elle sa cravate.

Layth broie ses dents et agrippe violemment le cou d'Adira. Il n'a jamais confronté une non soumise. Enfin, jusqu'à elle.
- J'ai dit déshabille-toi! se répète-t-il, furieux.

Loin d'être apeurée, Adira arbore un sourire malicieux, dévorant à tour de rôle les yeux de son futur coup — ou pas— enchaînant ensuite une fixette sur ses lèvres. La respiration tonnante de Layth ainsi que toute son impulsion s'abattent sur la bouche de la Juive. Tous deux s'emportent dans un baiser incontrôlé, ce genre de baiser, sauvage, passionné, insuffisant. Adira emprisonne la lèvre inférieure de Layth entre ses dents, la suçote doucement, l'étire puis la mordille.
- Tu n'es pas comme les autres, grogne-t-il près du visage d'Adira alors que ses cheveux lui retombent devant les yeux.
- Déshabille-moi maintenant! lui exige-t-elle d'une voix féroce.
- À vos ordres, ma reine! se plie-t-il.

Les mains de Layth se faufilent instantanément dans le dos d'Adira et dégrafent son soutien gorge. Elle l'observe glisser le long de ses bras les bretelles et sa peau s'hérisse au contact de ses doigts. Le morceau de tissu échoue au sol et dans un silence assourdissant, Layth continue sa besogne. Il déchire sans état d'âme la jupe à moult échancrures. Son genou droit fléchit face à la silhouette irréprochable d'Adira et ses yeux sont hissés vers les siens.
- Je peux, ma reine ?
- Je suis toute à toi!

Automatiquement, Layth se cramponne aux cuisses d'Adira. Il fait rouler sa culotte sur ses hanches et plonge sans hésiter dans sa féminité. Il s'enfonce avec engouement en son for intérieur et sa langue mène une valse dans le creux de ses lèvres. La jeune femme enfouit follement ses mains dans les cheveux de Layth, tentant de contrôler ses gémissements.
- Tu utilises quel shampooing ? lui demande-t-elle, à bout de souffle.
- La mouille...de mes conquêtes, ma reine ! bruit-il en relevant les jambes d'Adira.

Elle soupire mélodieusement en poursuivant :
- Interessant...Hmm...oui...là...hmm
- Je veux t'entendre gémir, ma reine ! intensifie Layth ses coups de langue.

Pour cette fois-ci, il ne se répète pas. Telle une metal music, les geignements d'Adira se diversifient à l'image des instruments qui s'y alternent. Sa bouche est entrouverte et sa tête, avalée par le vide en arrière.
- Tu...ne sembles pas...d'ici, ma reine !
- Je...hmm...ahh...oh oui...

Tout à coup, Layth arrête tout mouvement. Il embrasse chaudement l'abdomen d'Adira, remonte lentement jusqu'à son cou où il dépose d'intenses suçons. Cette dernière desserre sa cravate et déboutonne sa chemise. Le jeune homme s'attribue pour tâche de retirer sa propre veste. Tandis que les mains baladeuses de Didi s'attardent à tripoter le corps ferme de Layth, celui-ci la soulève comme si elle n'eut jamais pesé. Dans le tourment d'un baiser profond et fiévreux, les deux amants sont transportés vers le lit, Layth au dessus d'Adira. Elle ne perd pas de temps. Sentant se faire basculer de l'autre côté, Layth dévisage Adira, un soupçon d'ahurissement en pointe. La femme déguste chaque centimètre de son torse avec fougue, tournoyant sa langue sur sa peau hâlée. Une fois au dessus de son pubis, elle interroge :
- Tu préfères la pluie ou le beau-temps ?
- Tout dépend de toi, ma reine ! se redresse-t-il.

Sa main rejoint la pommette suante d'Adira qui est à genoux, près du lit. Il caresse tendrement sa joue. Pendant ce temps, le sourire de la Juive s'élargit. Elle déboucle la ceinture du pantalon de Layth puis en éclate la braguette. Maintenant toujours le contact visuel avec son amant qui n'a pas cessé de tracer du bout des doigts son menton, elle le masturbe. Layth a ses paumes collées contre les tempes d'Adira. Il apprécie ses gestes.
- Mange-moi, ma reine !
- À condition que tu me baises comme un dieu après.
- Ce sera avec joie, ma reine !

La Belle et le DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant