VenusLa véhémence et la sincérité dans son ton ont asséché mes doutes. Si tel est le cas alors, pourquoi suis-je médusée? Je lui avais exigé de se livrer et maintenant, je n'ose pas répliquer. Il est vrai que pendant notre séjour à Berlin, une petite étincelle s'était allumée en moi, pour ne pas dire m'avait complètement carbonisée. Et tout ça me parait incohérent. Comment devrais-je me les interpréter? Ai-je le droit d'avoir le cœur qui bat la chamade pour un homme infâme? Ai-je le droit d'apprécier cette vilaine sensation d'appartenance ? Ai-je le droit de le dévorer du regard autant qu'il me dépouille du hazel de ses iris?
Ma main s'implante sur sa pommette tandis que son souffle irrégulier se propage sur mon crâne. Sans détour, je pose mes lèvres sur les siennes et lui vole un baiser doux et délicat. J'éloigne légèrement mon visage du sien, défilant mes yeux de ses pupilles à sa bouche avide avant qu'il ne me reprenne d'assaut. Cette fois-ci, nos langues s'embrassent en menant une danse mouvementée. Il introduit sa main derrière ma nuque et désagrafe le foulard qui recouvre mes cheveux. Le tissu s'écrase sur le plancher.
Neres agrippe par la suite mes hanches. Ses lèvres abandonnent les miennes pour s'arrimer à mon cou qu'il aspire divinement. En l'espace d'une milliseconde, je sens une petite bulle éclater entre mes jambes. Cela s'accompagne d'un vif tressaillement de mes entrailles. Ses suçons deviennent de plus en plus excessifs au point qu'un murmure s'évade de ma gorge.J'enfouis mes doigts dans ses cheveux, soyeux et ondulés. Un frisson me parcourt la colonne vertébrale au moment où sa main glisse dans mon dos. Il tiraille l'élastique de ma culotte, empoignant par l'occasion mes fesses. Il remonte jusqu'à mon menton qu'il baisote, ensuite me chuchote à l'oreille :
- Tu me permets, ma Venus?
- Hmm, j'agrée.Je n'avais aucunement conscience de ce qu'il s'apprêtait à faire en m'intimant cette question. De toute évidence, pas avant qu'il déchire bestialement ma robe à compter du bas de mon dos jusqu'à l'arrière de mon cou. Il fend le tissu sans la moindre retenue de telle manière que mon corps se clairsème d'une nudité fragmentaire. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il coince mes poignets dans le creux de son poing et les étarque non moins qu'un voile de bateau au dessus de ma tête. Mes joues se remplissent d'une fièvre indéniable quand dans le silence, je croise son regard.
- Dis-moi, ma Venus, tu crois en la science ?Pour tout dire, je n'en sais pas grand chose. Mais, quitte à m'en fier à ce que j'ai perçu à propos, l'humanité en dépend indubitablement.
- Oui...p–pourquoi? je demande, la lèvre inférieure tremblotante.
Un genou à terre, il saisit mes cuisses dans ses larges mains. Mon souffle sporadique ne fait que s'empirer. Il me faut de l'oxygène. En urgence.
- Je te prouverai alors pourquoi ton corps a été façonné.Le tambourinage de mon cœur est si rude que le bruit se prolonge jusque dans mes oreilles. J'acquiesce, peu sûre de moi. Il roule ma culotte le long de mes cuisses, tout doucement et j'en ai les poils qui se dressent. Je n'ose pas le regarder. Je n'ai pas ce courage.
Brusquement, mes jambes se soulèvent puis il les accroche à ses épaules. Mon bassin se cambre lorsqu'il introduit sa langue dans mon vagin. Un hoquet traduit ma surprise ainsi que le plaisir qu'il me procure. Je ne savais peut-être pas que c'était possible de faire cela cependant, j'ai la conviction que j'en veux davantage. Il joue si bien avec mon clitoris.
Mon dos érode la porte, me brûle à mesure qu'il intensifie ses coups de langue et que mon corps se plaît à mouvoir
- Ahh! je bruis, haletante.Lui, il ne parle pas. Il cale ses ongles dans ma chair, les traînant péniblement jusqu'à mes salières de Venus. Mes mains retombent dans ses cheveux. Je les tire à ma guise, amorçant de plus belle mes gémissements.
- Shhh...juste encore un peu, ma Venus, marmotte la voix flegmatique de Neres.Il paraît tellement calme pour quelqu'un qui accule une maîtrise dérisoire de sa pugnacité. Et encore plus, excitant.
Mes ardeurs s'apaisent lorsqu'il retire sa tête de mon entrejambe. Et le simple fait de rencontrer ses yeux me donne la chair de poule. Ses lèvres tracent une ligne de baisers invisibles jusqu'aux galbes de mes seins. Je retiens mon souffle alors que ses mains se baladent follement sur mon corps. J'ai l'impression que mon âme quitte mon corps. Je perds mes moyens en sentant sa langue embrasser mes tétons avec faim et ses doigts caresser ma féminité. Après quoi, sa bouche épouse furieusement ma mâchoire. Je me trémousse sous le joug de son toucher insuffisant et bienfaisant.
- Tu mouilles si bien, ma Venus, grommelle-t-il en se retirant de mon vagin.Sans crier gare, il me renverse contre le lambris à proximité avant de presser son corps contre le mien. La sensation est si intense que mon corps en réclame davantage. Neres encourt mon échine de trois uniques baisers, tous entrecoupés par des portions de mots.
"Tu... es...à moi.
Le cœur en feu, je dois ouvrir ma bouche pour ne pas suffoquer du trop plein de dopamine. Je discerne vaguement le bruit de sa ceinture et celui d'une fermeture. Ma gorge s'encorde. Sa paume aplatit ma tempe contre le bois froid du cloison et puis, il assène d'un ton bourru :
- Je ne prévois pas y aller doucement, ma Venus. Alors, encaisse-le gentiment sans contester.Mes membres sont galvanisés à un tel degré où quand il me retourne, chaque petite parcelle de mon être s'encre dans un geignement démentiel. Il agrippe ma cuisse gauche, faisant grimper mon excitation. Mes sens s'éveillent pendant qu'il se faufile en moi. Ma tête s'incline vers l'arrière et mes cordes vocales pianotent. Il y va sèchement, profondément. C'est douloureux. La preuve, une larme roule sur ma joue. Toutefois, je ne comprends pas pourquoi je ressens ce sentiment tout à fait agréable après chaque coup de rein, ce besoin grandissant d'avoir plus de lui en moi.
Je me focalise sur ses pupilles. Elles sont avides et sombres. Il accélère le rythme, s'enlise encore plus dans mon vagin. Tantôt il attrape mes seins tantôt il se cramponne à mon cou. Les cellules de mon organisme sont autant prises de secousses que mon esprit. Je semble soudain si légère, si vivante.
- Putain! peste Neres, la respiration lourde. Tu le prends tellement bien.
- Hmm...Geagte! je ne retiens inévitablement pas mes pensées.Le mot Geagte dut sûrement lui faire l'effet d'un stimulant vu qu'après ça, nous explorons chaque recoin du bungalow, chaque petite paroi, jouissant, fous, enragés, affamés. Que ce soit devant la glace de la salle de bain, sur le lavabo, dans la commode, sur le lit, sur le plancher, contre la cheminée, contre la porte, assise, debout, les yeux roulants, les griffes écorchant ses muscles, les jambes spasmodiques, essoufflée, en arrière, en avant, de côté, à l'envers, verticalement, horizontalement, quadratique , exposant, logarithmique, les lèvres pincées, le dos affligeant...
Durant le temps de cette nuit, il aurait pu mettre une bombe nucléaire en moi et je continuerais toujours de le chevaucher.
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La Belle et le Démon
RomansaLa fortune n'existe pas. Seules l'évidence et la logique sont réelles. Si deux droites se croisent, l'unique explication s'avère que tout était prémédité. Et si deux...