VenusJ'ai du sang sur les mains.
Je viens de tuer quelqu'un.
Je viens vraiment d'ôter la vie à une personne.Oui mais de toute façon c'était la sienne ou la tienne. Vois le bon côté des choses, ma grande!
Le grognement de Geagte me sort de mon état de passivité. Il s'est calmé depuis un bon moment et s'est retranché. Du couloir à cette pièce, le sang macule tout le plancher, lequel est jonché de pièces de chair.
Sur un coup de tête, je cours de toutes mes forces vers Geagte, en pleurs. Je me jette dans ses bras, le serrant si fort contre moi que nos cœurs pourraient fusionner. Mes ongles s'enfoncent follement dans le dos de son habit de compression. Il ne réagit pas. J'ai besoin de lui. J'ai besoin de le sentir. J'ai besoin de le respirer.
- Geagte! je sanglote dans son cou.
À ce moment, la hache dans sa main bouge et il m'entoure de ses bras.
- Je suis là, ma Venus!
Je le presse davantage.
Si seulement je pouvais me le tatouer dans le corps, je le ferais. En quelques secondes, j'ai cru le perdre, ne plus jamais le revoir. Et ça m'a pétrifiée. Beaucoup plus que l'inconnu qui m'en voulait à mort pour une raison que j'ignore toujours.Geagte se décolle doucement de moi. Je croise son regard à travers la barrière de ses cheveux en désordre. Il a des éclaboussures de sang sur le visage. N'empêche, il reste le même. Irrésistiblement beau. Je ne m'arrête pas de larmoyer, ne sachant pas comment gérer la bourrasque d'émotions qui me submerge.
Nous n'avons guère souvent l'habitude de trop parler. Sauf que là, d'yeux à yeux, nous nous hurlons nos peurs, nos angoisses et nos souffrances. Je n'ai pas le temps de pousser ma respiration plus loin qu'il assaille mes lèvres. Je réponds à son baiser qui m'est tombée dessus tel un feu de forêt incontrôlable. Nos langues se scellent avec avidité. Quand je pose mes paumes sur ses tempes, je perçois son grincement de douleur. Sans surprise, il me rue contre le plan de travail avant de me soulever au dessus. Il ronchonne de nouveau. Je coupe court à notre étreinte. Mon regard bascule machinalement sur son épaule déchirée par les dents de scie de Barnaby.
- Regarde-moi dans les yeux, ma Venus. Regarde-moi!
Son souffle retentit jusque dans les plus insignifiantes cellules de mon corps alors que je lui obéis. Sa main se pose sur ma joue et le bois de la hache en contact avec ma peau me donne la chair de poule.
- Tu es si belle quand tu es effrayée. (Pause) Et si bandante.
Il termine sa phrase en balayant délicatement une mèche de cheveux derrière mon oreille. La lame de la hache frôle ma poitrine et je retiens ma respiration pour ne pas humer son odeur de mort. La bouche de Neres couvre de baisers mon crâne. Elle parcourt chaque petite portion de ma tête. Des oreilles jusqu'à la mâchoire. Dans mon cou, il me mordille, égratigne ma peau de ses dents. Je ne me retiens pas de gémir. Ma main rejoint sa nuque pendant qu'il s'immisce sous mon t shirt.
- Ne pense à rien d'autre qu'à moi, ma Venus, maugrée-t-il contre mon flanc.
Il baisote tendrement mes cuisses, les marque de son essence. Entre temps, sous mon vêtement, ses doigts écartent habilement mon slip puis caressent mon clitoris. J'ouvre petitement la bouche. Je cherche désespérément l'air.
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La Belle et le Démon
RomanceLa fortune n'existe pas. Seules l'évidence et la logique sont réelles. Si deux droites se croisent, l'unique explication s'avère que tout était prémédité. Et si deux...