Chapitre 53 Ça prendra du temps

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Reid n'avait pas eu le cœur aussi légers depuis longtemps. Il parcourait les couloirs de l'hôpital qu'il commençait a connaitre par cœur d'un pas presque sautillant. Les bras chargés d'un énorme bouquet de fleurs. C'était un grand jour et il avait hâte de rejoindre Théa dans sa chambre.

La jeune femme se remettait très rapidement et la satisfaction des médecins les remplissaient d'espoir. Déjà presque trois mois que Théa avait ouvert les yeux pour la première fois. Mais la jeune femme mettait les nerfs du corps médical a rude épreuve. Supportant de moins en moins l'inactivité imposé par son médecin mis a part pour sa rééducation, elle en devenait irritable et insupportable. D'autant que ses progrès, bien que jugés satisfaisants, n'avançaient pas assez vite a son goût.
Déjà d'un naturel maladroit, sa coordination était catastrophique, handicapée encore en plus par son bras plâtré jusqu'à ce qu'enfin les médecins le libère quinze jours après son réveil. Mais sa jambe elle, avait été toujours prise au piège dans sa prison de plâtre durant encore un mois. A présent une simple attelle articulée maintenait encore les os et les ligaments fragiles.

Malgré la délivrance de sa jambe de son plâtre, elle ne pensait qu'à rentrer chez elle, quitter son lit d'hôpital qui lui donnait des esquarres aux fesses selon elle. Seule Garcia avait réussi a lui trouver un peu d'occupation en dehors des visites de Reid. Faisant son cheval de bataille du prochain mariage du couple et dont la date approchait a grands pas, elle noyait Théa sous les magazine de robes, de déco, de musique et autre revues sur la même thématique. Au début, quand elle était encore très fatiguée, elle avait bien été tentée de laisser l'analyste tout gérer, ne se sentant pas le courage de s'occuper de plan de table et de couleur de nappes. Idée qu'elle abandonna vite quand son fiancé lui suggéra peu subtilement que si elle laissait Garcia gérer leur mariage elle risquait de se retrouver avec une robe de princesse a dentelle et avec des chaussures a talons. Avec une grimace d'horreur elle avait saisi les magazines et s'était plongée avec sérieux dans les préparatifs du mariage. Mais même le choix des demoiselles d'honneurs, des témoins et des ballons ne l'empêchait pas de continuer de se plaindre de l'ennui. Reid observait ses crises de colère et d'impatience avec un regard tendre, ajoutant a l'agacement de la jeune femme. Mais elle pouvait bien s'en prendre a lui autant qu'elle le voulait, a lui, a ses collègues qui en prenaient pour leur grade aussi, aux médecins ou aux infirmières, il s'en fichait. La voir se plaindre était un réel bonheur pour lui, par ce que cela voulait dire qu'elle était vivante. Vivante et en forme !

Elle n'avait toujours aucun souvenir de l'incident et avait rejeté en bloc les propositions du psychiatre de l'hôpital. Reid ne savait pas si il devait s'en réjouir ou non. Au fond il était soulagé qu'elle n'ait aucun souvenir de Cooper mais il trouvait curieux de ne voir aucune séquelle psychologique. Mais il ne disait rien et se contentait de la soutenir et de l'aider de son mieux sans chercher a stimuler sa mémoire. L'important était qu'elle se remette physiquement. Il s'inquièterait des possibles conséquences psychologiques plus tard si elles se présentaient. En attendant, il profitait a fond de la nouvelle chance que la vie lui avait donné.

Dans l'ascenseur le menant vers le 3ème étage, Reid se dit que son choix de prendre quelques mois de congé pour rester auprès de sa fiancée avait été tout aussi bénéfique pour lui que pour Théa. Prendre du recul avec le travail lui faisait le plus grand bien et lui permettait d'être tout les jours a l'hôpital. Strauss n'avait montré aucune résistance a son désir de rester auprès de sa fiancée, lui assurant que leur place au sein du FBI et du DSC les attendaient dès qu'ils seraient tout deux prêt a reprendre le travail. Le reste de l'équipe avait eut un peu de mal a s'adapter avec deux profilers en moins mais tous soutenaient son choix. Théa avait beaucoup protesté contre sa décision mais il s'était montré très ferme a ce sujet. Il serait a ses côtés quoi qu'elle en dise. Elle avait rendu les armes, admettant que sa présence au quotidien était une force pour elle, l'encourageant a redoubler d'efforts pour reprendre leur vie au plus vite.

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