Chapitre 51 L'Enfer n'est pas éternel

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Le lendemain, Reid était de nouveau a son poste, assis dans le fauteuil de la chambre d'hôpital. Emily avait réussi a lui faire avaler un chausson aux pommes, croyant que sa pâtisserie préférée le mettrait en appétit. Mais la nourriture avait un goût de cendre et il ne l'avala uniquement pour qu'elle le ramène auprès de Théa. Ce qu'elle n'autorisa que si il mangeait le chausson en entier, mais il lui restait dans l'estomac.

La journée était bien avancée et Jacob n'était toujours pas arrivé. Il avait entendu Pénélope dire a Emily que son avion avait été retardé mais qu'il ne devrait pas tarder. Ses collègues s'étaient relayés pour rester avec lui. Bien que touché de leur soutient, cela l'agaça tout de même, il aurait préféré rester seul avec Théa. Emily ne le lâchait quasiment jamais, elle avait raconté aux autres son envi de se noyer dans l'alcool. Sauf qu'il ne voulait pas se noyer, il voulait juste oublier. Quelques heures ou il pourrait faire taire la sourde douleur qui lui serrait le cœur comme dans un étaux. Et il avait bien l'intention de le faire a la première occasion qui se présenterait.

En attendant, il restait au chevet de Théa, l'esprit ailleurs, très loin de tout ce malheur. Il avait l'impression d'avoir tout perdu. Tout ce qu'il lui restait, c'était ses souvenirs. Alors il se plongeait dans leur passé, dans leur moments de bonheur a deux. Leur premier baiser, sa demande en mariage, toutes ses soirées passées ensemble devant un film ou un bon livre. Ces moments ou ils fricotaient dans les placards et les recoins discret des bureaux du FBI. Ce week-end ou il l'avait amené a la plage. Il la revoyait dans son maillot de bain trop petit de ce jour là, râlant parce qu'à chaque mouvement sa poitrine menaçait de se faire la malle et de sortir de la petite pièce de tissu.

" - Pourquoi n'achètes tu donc jamais des vêtements a ta taille ? S'était il moqué.

La jeune femme avait continué de râler tout en remettant son maillot en place pour la 100ème fois.

- Parce que je n'aime pas faire les magasins de vêtements ! Le plus souvent j'attrape ce qui vient sans vraiment regarder les tailles ou alors j'achète sur internet ! Et avec mes énormes obus j'ai du mal a trouver quelque chose a la fois de ma taille, de beau, de confortable et qui ne coûte pas la peau du cul ! "

Il avait explosé de rire, se promettant de lui offrir quelques habits réunissant toutes ces conditions. Il demanderait renfort a Garcia pour l'aider.

En fin de journée, ils s'étaient rendu dans le centre du petit village dans lequel il passaient le week-end. Il y avait une petite fête ce soir là et des musiciens jouant sur la place public offrait un joli spectacle. Théa s'était empressé de le tirer au milieu des danseurs. Ils dansèrent, burent et s'amusèrent beaucoup. Il la revoyait tournoyer dans sa jolie robe verte, ses cheveux voler et ses joues rouges d'avoir trop bu et trop danser. Elle était magnifique.
Cette nuit la fut l'une des plus belle de sa vie.

Que ne donnerait il pas pour revivre ces moments heureux ? Et bien plus encore pour pouvoir avoir l'occasion d'en vivre de nouveaux.

Seulement les jours heureux étaient derrière eux a présent. Il ne pouvait plus que se raccrocher a tout ses souvenirs et pour la première fois de sa vie il bénissait et remerciait son extraordinaire mémoire de lui permettre de revivre tout ces précieux moments avec exactitude.

Il sortit de ses rêveries pour regarder sa montre, il ferait bientôt nuit. Puis il les posa sur Théa. La jeune femme ne ressemblait plus a celle qui dansait et riait sur la place de ce petit village, pleine de vie et d'énergie. A présent elle n'était plus qu'un corps pâle comme la mort qui ne respirait plus que grâce a une machine. Mais s'était toujours la femme qu'il aimait.

Il se pencha vers le lit pour prendre sa main dans la sienne. Il joua un instant avec ses doigts entre les siens, notant l'absence de sa bague de fiançailles. Le bijou se trouvait autour de son propre petit doigt. Pourront il se marier un jour ? Il en doutait fort...

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