Chapitre 14 : Vladimir [corrigé]

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Je suis vraiment très content de la discussion que j'ai eue avec Hibiscus. J'ai l'impression que cela a fait sauter un blocage chez elle. Elle a osé initier un contact physique avec moi, chose qui aurait été inimaginable à son arrivée tant elle fuyait ma proximité, et a exprimé ce qu'elle désirait sans craindre que, à l'instar de Zacharo je suppose, je ne m'énerve. Le seul point négatif, c'est que j'ignore encore son prénom. Mais ça viendra. Il faut juste du temps.

— Oui, bien sûr, accepte-t-elle de me suivre.

Je lui souris et attrape sa main dans la mienne. Elle se raidit un peu au départ avant de se détendre et de me talonner. Une fois à l'étage, nous passons par de nombreux couloirs jusqu'à nous retrouver devant une porte en bois de rose verni. Lorsque je l'ouvre, Hibiscus laisse échapper un hoquet de surprise.

— Voici notre dressing, dis-je en lui faisant face. Tes affaires doivent être rangées quelque part par là.

Je me dirige vers l'ensemble de tablettes que nous avons libérées suite à sa venue.

— Tu as besoin d'aide ?

— Ça ira, merci, la remercié-je en lui adressant un regard accompagné d'un doux sourire. Je vais y arriver. En plus, si je mets le bazar, Andreas ne pourra pas s'énerver contre toi.

Sa manie de vérifier que tout est bien plié et rangé au carré est agaçante et il serait bien capable de l'engueuler juste parce qu'un tout petit bout de tissu dépasse de son emplacement... Je préfère que ce soit moi qui prenne plutôt qu'elle.

— Pourquoi je ne l'ai jamais rencontré ?

— Andreas est très souvent absent : il adore être sur les routes ou, quand il est de passage au manoir, passer son temps dehors en bonne compagnie. Il ne rentre généralement qu'à l'aube, de manière très discrète bien sûr pour éviter que nous le charriions sur sa soirée, et se repose toute la journée.

— C'est une créature de la nuit, en fait, pouffe Hibiscus.

Je me crispe et lui jette une œillade un peu inquiète. Mais, en comprenant qu'elle me fait juste une boutade, je la rejoins dans son rire. Même si le cœur n'y est pas... Des flashs de mon passé me reviennent par bribe. Là, maintenant. Ce n'est vraiment pas le moment ! Encore moins que d'habitude...

Des larmes.

Du sang.

Une douleur sourde et atroce dans ma poitrine.

L'air me manque un instant tandis que tout remonte à la surface d'un coup. Je plaque ma main contre mon thorax compressé par un carcan de souffrance. Tous mes souvenirs si sales et lancinants sortent de leurs tiroirs pour me revenir en pleine face alors que je pensais les y avoir enfermés à triple tour...

Je sais bien que tout se paye un jour, mais j'aurais préféré que mes erreurs ne me tombent pas dessus comme un marteau sur une enclume alors que Hibiscus est à mes côtés. Mon cœur se serre et je me noie dans les limbes de ma mémoire. Un poids se pose sur mon épaule et une chaleur irradie de ce point. Je sursaute et plonge dans le regard émeraude rempli d'inquiétudes d'Hibiscus. Je suis si perdu dans mes pensées que je ne l'ai ni vue ni sentie s'approcher. Je grince des dents face à mon impuissance à cacher mon mal-être... Je la dévisage, à la recherche d'une trace de pitié, mais tout ce que je décèle, c'est de la bienveillance.

— Tu sais, me souffle-t-elle comme si elle craignait de me brusquer si elle venait à parler trop fort, je suis guérisseuse. Si tu es atteint d'une quelconque pathologie, tu peux me le dire. Je ferai en sorte de te soigner pour rembourser la dette que j'ai envers toi.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant