Chapitre 16 : Olympe [corrigé]

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Le silence prend de nouveau ses aises. Un souffle de vent s'invite dans mes cheveux et un frisson dévale mon échine. Rose passe un bras autour de mes épaules et me frictionne.

— Rentrons ou tu vas finir par tomber malade.

Je hoche la tête et suis mon amie au petit trot. Rose s'éloigne de moi, me délaissant à la morsure du froid. Je déglutis et, alors que je m'apprête à presser le pas pour tenter de me frayer une place dans son manteau, une idée un peu enfantine germe dans mon esprit. L'air de rien, je laisse Rose me distancer, m'abaisse sans la lâcher de vue et attrape de la poudreuse. Je la tasse jusqu'à en faire une sphère assez compacte pour être sentie sans pour autant qu'elle blesse. Je prends un peu d'élan, vise et lance mon projectile.

Bam !

Il atterrit en plein sur la tête rousse de mon amie. Rose se retourne, la mine à la fois scandalisée et faussement agacée, me dévisage et un cri de guerre s'échappe d'entre ses lèvres alors qu'elle se jette à son tour par terre. Nos éclats de rire s'élèvent dans le jardin tandis que nous débutons une bataille de boules de neige.

— Les filles ! nous appelle Vladimir après un long moment pendant lequel nous chahutons dans le froid. Je crois qu'il serait temps que vous reveniez vous mettre au chaud.

Rose et moi nous figeons et lançons un discret coup d'œil vers le porche où il se trouve. Nous n'avons pas besoin de nous consulter : je me lève et me place devant Rose.

— C'est déjà l'heure de rentrer ? le questionné-je en m'approchant de lui d'un pas sautillant.

Il fronce les sourcils face à mon comportement. En même temps, il faut dire que je suis totalement différente des autres jours... C'est sans doute la présence de Rose qui est à l'origine de ce changement à cent quatre-vingts degrés : je sais que si elle est là, qu'elle ne craint pas de rester dans ce manoir alors il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas la même chose pour moi. Vladimir tente d'apercevoir Rose par-dessus mon épaule, mais j'avance d'un pas lourd afin qu'il oublie son existence.

— Qu'est-ce que tu mijotes, Hibiscus ? me souffle-t-il en reportant son attention sur moi au fur et à mesure que je gravis les marches qui nous séparent.

Ses yeux gris accrochent les miens et je peux y lire le doute, les hésitations quant à la situation, mais aussi la confiance qu'il a placée en moi. Un grand sourire éclaire mon visage, comme si je souhaitais le rassurer, et mon cœur tambourine dans ma poitrine alors qu'il me le rend. Je déglutis et voudrais dire à Rose qu'on arrête tout, que, finalement, ce n'est pas une bonne idée... mais c'est trop tard.

Bam !

Bam !

Deux boules de neige viennent de s'écraser sur Vladimir dont les lèvres forment à présent un O parfait. Il est figé et je ne peux m'empêcher de rire face à ses traits déformés par la surprise. Rose me rejoint dans mon hilarité alors que je lui lance un regard entendu. Elle cesse immédiatement de rire et je me tourne à nouveau vers Vladimir qui nous fusille de ses yeux tempête. Je plaque ma main devant ma bouche pour tenter de cacher le sourire qui menace de trahir mon amusement, mais un pouffement dans mon dos me fait craquer.

— Vous voulez jouer à ça ? siffle Vladimir en s'approchant de moi. Très bien. La guerre est déclarée alors !

Et il se précipite vers nous. Je hurle et fais demi-tour aussi rapidement que possible pour rejoindre Rose au milieu du jardin. Un premier projectile me frôle, m'arrachant un sursaut. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule et aperçois Vladimir penché sur le sol. Il attrape la neige, la tasse et nous l'envoie à tour de bras.

Blood & Flowers 1 - Olympe & VladimirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant